Vie de quartier

Il y a des immeubles dans lesquels la fête des voisins est un vrai moment de ripaille, et des immeubles dans lesquels l’idée même de voisins est un vrai moment de solitude…
J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur les coutumes étranges de certains des aliens qui partagent mon lieu de vie. Il y a le dangereux délateur, là et le  play-boy local  ici.
Par extension, il y a ceux qui baissent les yeux en me croisant (pour des raisons obscures peut être liées à mes récentes tentatives pour devenir chanteuse à texte), ceux qui par vengeance (mais de quoi?) laissent leurs sacs poubelles pleins à côté de mon vaillant destrier (à moins qu’ils ne souhaitent que je mène une enquête sur leurs mœurs à partir de leurs déchets…) et la femme de mon voisin sexy, qui doit me lire parce que je détecte de la haine dans ses yeux à chaque fois que nous prenons l’ascenseur ensemble.

Un nouveau personnage s’est récemment greffé à cette galerie pittoresque en pleine expansion : Il s’agit de ma nouvelle voisine, coupable de relations sordides et abusives avec les mouches. En d’autres termes plus polis : une sodomiseuse de drosophiles. Pourtant elle a l’air assez innocent : à peu près 70 ans, le sourire, le tour de taille qui fleure bon les gâteaux maisons et les plats en sauce. Mais elle est redoutable. Elle a passé 3 semaines à réfléchir à son paillasson, me faisant part lors de nombreuses et palières discussions de toutes les solutions possibles pour éviter qu’elle ne trébuche sur le mien, dans le noir, sur les 65cm qui séparent sa porte d’entrée de l’interrupteur commun. On vit dangereusement… et sa chute inopinée serait totalement, incontestablement et sans protestation possible de MA faute.

Ce matin elle m’a asséné le coup de grâce en venant sonner pour se plaindre :
1-      Que ma poubelle (posée sur le paillasson en attendant d’être descendue) allait gêner ses invités sur le point d’arriver.
Oui, il y a des gens qui manquent de défaillir à la vue d’un sac poubelle gris. Faites-les roses avec des fleurs et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes…
2 – Que mes baskets, posées à côté du paillasson, allaient aussi gêner ses invités.
Alors là, je m’insurge. D’abord, ce ne sont pas des baskets quelconques, mais des baskets qui ont fait le marathon de New-York (2011), ensuite, je ne vois pas en quoi elles offensent la vue (ni l’odorat, je précise).
Je me demande bien à quoi ressemblent les gens qui peuvent se sentir dérangés par la proximité une paire de chaussures de sport. A part ceux qui ne mangent pas 5 fruits et légumes par jour et ceux qui n’ont pas (encore) de pèse-personne intelligent.

Mais bon, vu que j’ai découvert que selon Nietzche il est plus facile d’avoir mauvaise réputation que mauvaise conscience, j’ai préféré rester calme. Loin de moi l’idée de vous faire ici l’exégèse des principes Nietzchéens. Je n’ai pas le temps. Mais considérez simplement qu’il vaut mieux passer pour celle qui laisse traîner sa poubelle (et donc, fait le ménage) que de fomenter des vengeances tribales à l’encontre d’une vieille dame.

Oui, je vivrai mieux sans le poids de la poupée de cire à l’effigie de ma voisine, poupée dans laquelle j’aurais planté un à un tous les poils de mon paillasson et à laquelle j’aurais collé mes baskets (si, celles qui ont couru à NY) en travers de la tronche.
Et non, malgré une folle envie,  je ne veux pas vivre avec sur la conscience le poids de celle qui a, toutes les nuits de pleine lune, hurlé des chants sataniques sur de la musique disco, avec projection sur l’immeuble d’en face d’un mix des films de Bela Lugosi. Je préfère mille fois passer pour celle qui ne lit pas les cahiers du cinéma…

Pour conclure ces considérations fondamentales rédigées à l’attention de ceux qui, un jour, liront mes posts afin de mieux comprendre notre civilisation (hommes et femmes du futur, je vous aime déjà), je n’aurai qu’une phrase, mais percutante : Nietzche (je suis à fond en ce moment) a écrit « deviens qui tu es ». Comme je suis dyslexique, j’ai lu « devines qui tu es ». Depuis, j’ère sans fin dans les méandres de la toile gluante (autrement appelée « le net »), à la recherche de solutions pour mieux comprendre mon sur-moi.
Dans un temps pas trop éloigné, je vous entretiendrai de l’intrication quantique, grâce à laquelle je pense approcher la vérité.

 D’ici là, ashau heh kr’trkkla 
(« love and peace », en langage Vulcain, pour ceux qui se demanderaient…. source http://www.starbase-10.de/vld/ )

 

Publié le 10 novembre 2012, dans La fée pétasse, et tagué , , , , , . Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.

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