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Quand la bêtise frise le sublime…

… ça fait de la connerie permanente (blague de coiffeur)

Lecteur-Chéri-Mon-Troubadour, sache que les Deschiens ne sont pas morts. Derrière chaque table de terrasse se cache  une source infinie de joyeuse galéjade au subtil parfum de réalisme. Dans un moment de déprime, je t’accorde qu’on peut trouver ça triste, mais sous le clin d’oeil du soleil de printemps, ça peut aussi faire rire. Je te livre ici, quasi in-extenso, un dialogue à la limite du surréalisme entendu très récemment dans un de mes endroits de prédilection pour la sustentation  de mi-journée. Et oui, aujourd’hui j’ai décidé de montrer l’étendue de mon vocabulaire.

La situation : il est midi et demi, l’endroit est saturé d’un mélange de jeunes qui font je-ne-sais-quoi sur leur mac (avec un air absorbé), de vieux qui tentent momentanément d’échapper au long ruban gris de l’ennui de la vie de bureau (je concède en faire partie), de très vieux qui baguenaudent et de hipsters qui viennent téter leur maté à la source.

Prennent place deux personnes entre deux âges, entre deux looks, entre deux trains. Ils sont munis de plateaux et s’installent pour déjeuner. Nous nous trouvons dans l’espace « cosy » où les tables sont basses et les sièges mous. Par commodité, je les appellerai Elle et Lui.

Ce qui suit est scientifiquement véritable. Essaye de le lire avec les voix de François Morel et Yolande Moreaux, s’il y a une place pour eux dans ta tête.

Lui : C’est chaud ? On est bas, hein ?

Elle : Non, c’est pas très chaud. Oui, on est bas.

Lui : T’as mis 6 ? ça devrait être chaud. Mais on est bas, hein ?

Elle : Oui, mais c’est pas très chaud.

Un ange passe, lentement

Elle : ça fait du bien, c’est chaud quand même !

Lui : Ah oui

Elle : Ah oui, mais ça fait du bien ! Quand même, on est bas !

Lui : Y a de la tomate…  On n’est pas haut.

Elle : Oui

Lui : J’aime bien la courgette aussi. C’est bien quand c’est chaud.

Elle : Il est midi en demi, ça va. On est bien, là.

Lui : Oui. Mais t’as raison, on n’est pas haut.

Un autre ange passe, un peu plus vite.

Elle : C’est cher quand même…

Lui : Oui

Elle : Ils nous prennent pour des cons!

Lui : Oui

Elle : J’aime pas quand on nous prend pour des cons. En plus, on est bas !

Les deux anges passent dans l’autre sens, en dansant la macarena

Lui : C’est bien quand même, on y va ?

Elle : oui, j’en ai marre d’être bas.

Ils sortent, suivi des deux anges.

Dans 3 semaines, il va falloir voter. C’que j’en dis…

Le bourgeois gentilhomme

Avec François Morel

http://www.portestmartin.com/

 Peut être est-ce ma culture BD, mon goût pour le kitch et les délires bon enfant, mais j’ai cru reconnaître quelque chose des « dingodossiers » ou de « trucs en vrac » dans ce Bourgeois. Comme si Goltib et Goscinny s’étaient emparés du texte de Molière pour en faire un spectacle jubilatoire tout en conservant la causticité du sujet.

Dans le rôle de M Jourdain, François Morel explose littéralement ; avec une extrême justesse, il sait rendre la bêtise et l’aveuglement du personnage, sans sombrer ni dans le ridicule, ni dans la férocité.
Tout Morel est Jourdain et le regard que l’on perçoit si l’on est (comme je l’ai été) assis tout près de la scène est bien celui du personnage de Molière. Stupide, inculte, irréfléchi, tout entier porté par la volonté de s’élever socialement et culturellement pour se faire aimer, il succombe à toutes les farces moqueuses de son entourage.
Les différents maîtres sont bien campés, ridicules à souhait, imbus d’eux même et ne percevant en leur élève qu’un moyen de s’enrichir ou de briller. La palme au philosophe dans la scène délirante de la prononciation des voyelles.
L’orchestre, installé sur la scène,  joue Lully et les morceaux chantés et dansés renforcent le côté délirant des rêves et volontés de M Jourdain.
La servante est plus rusée que sa maîtresse et la femme plus avisée que son mari, les hommes sont tous en quête de l’avantage qu’ils pourront tirer du maître de maison. La marquise est idiote, l’ami est cupide, la fille un peu candide, le futur gendre prêt à tout… Au milieu de ces personnages cartoonesques, la femme de M Jourdain réussi à conserver une forme de d’hystérie raisonnable …
La mise en scène pare Jourdain de tenues extravagantes, de maquillage outrancier et l’envoie vivre avec candeur les situations les plus ubuesques. Plus les ficelles sont énormes, plus M Jourdain se laisse berner, tout occupé qu’il est à croire l’impossible. Il subit tout dans ce spectacle, l’apothéose étant la scène de l’adoubement final, au cours de laquelle il se trouve dévêtu et entouré de personnages inquiétants qui n’ont de cesse de le rendre ridicule et vain.
Les comédiens nous offrent au cours de cette scène un numéro dansé flamboyant, dans une débauche de plumes, de costumes délirants et de rites « barbares », véritable lâchage extravagant que seul M Jourdain est suffisamment candide de croire. Mais tout épris de sa propre ascension, il finira au sens strict par s’élever au dessus de ceux qui le raillent.

Morel prolonge avec délice les situations cocasses et y apporte avec malice des détails de jeu qui emmènent monsieur Jourdain au-delà encore de ce que l’on croyait connaître de lui. Bien que central, son personnage laisse à l’ensemble des protagonistes l’occasion de nous faire rire et de nous surprendre encore.
Après une journée glaciale et difficile (voir ici), la troupe du « Bourgeois » a réussi un exploit inattendu : rendre des gens heureux !

Les affranchis raccourcis?

Bon, vite fait parce que ça ne mérite pas de perdre trop de temps.
Aujourd’hui, nouvelles surprises dans les affranchis :

  • Une rubrique télé (comme Eric Dussard dans A la bonne heure, mais ne moins moqueur, nous sommes sur le service public tout de même)
  • Pas de gouvernement provisoire (ouf, ça devenait poussif)
  • Donc, pas de ministres ni de questions sans queue ni tête (re-ouf)
  • Je m’aperçois que plus d’Alexis Lacroix… depuis combien de temps a-t-il abdiqué ? Je serais bien en peine de le dire… A vrai dire je m’en suis rendue compte parce que Daniel Morin intervient moins… Mais leurs joutes ne vont pas me faire défaut…
  • 10 mn d’émission en moins…

 C’est ce dernier point qui m’esbaudi le plus… quoi ? 10 mn de moins ? Mais pourquoi ? Par ce qu’ils n’arrivent pas à trouver de co-animateurs qui tiennent la route (appelez-moi, moi aussi je veux bien essayer…) ? Par ce qu’ils ont usé tous les chroniqueurs ? Parce qu’ils sont à bout de concepts mous ?
J’ai tout dabord cru à un crochet « élections » et écouté avec attention la tranche 12h20-12h30, intitulée « A votre écoute, coûte que coûte » (vous pouvez l’écouter ).
Au début, impossible de savoir s’il s’agit d’un mauvais canular (n’est pas Pierre Dac qui veut, encore moins Orson Wells ); on a l’impression d’entendre un mix de Denise Fabre (malgré tout le respect que je dois à cette sympathique grande dame de la télé) et de Pierre qui fait l’accueil téléphonique  dans « le père Noël est une ordure ».
Il est donc si difficile de se renouveler?
Les mots me manquent pour retranscrire ce que j’ai entendu… Tellement mou,  insipide et convenu dans le ton que ce ne pouvait être du réel. Tellement idiot et basique qu’il est difficile de croire que ça est été du supposé drôle. La conlcusion qui s’impose est que les auditeurs sont des bourins. Merci le service public…
Par pitié, mettez une intro : ça arrive comme un cheveu sur une salade grecque, le ton est monocorde, les personnages insipides… qui peut rire de ça ? A moins que le simple fait d’être décalé à une heure de grande écouté justifie un éclat de rire…
Une parodie des émissions qui sont le fond de commerce des radios concurrentes ? France Inter a vraiment besoin de rentrer dans une joute de ce niveau ? 

Mettez-nous François Morel, que ce soit au moins élégant..