Archives Mensuelles: mars 2012

Le neurone musical

J’ai entendu cette semaine à la radio une information étonnante que malheureusement je n’ai pu confirmer par d’autres sources. A prendre donc telle quelle, en plein footing et sans avoir à portée de la main de quoi noter…
Donc, il semblerait qu’il soit possible de créer une pilule très spécifique qui permettrait de recréer au niveau neuronal l’effet provoqué par la 5ème de Beethoven.
Ici, pour ceux qui ne seraient plus très sûrs.

Extraordinaire, non ? L’ingestion d’un comprimé et hop ! Toutes ces sensations qui vous envahissent. Le (mineur) problème serait que l’on ne sait pas encore comment arrêter les effets de la pilule. Une petite pensée pour tous les rats blancs qui entendent la 5ème en permanence et pour l’éternité. Ca doit finir par lasser.

Néanmoins, cette découverte me paraît hallucinante : comme dans Matrix, on va pouvoir acquérir des savoirs, des sentiments, des impressions, juste en prenant un petit cachet.
Bien me direz-vous, utiliser un cachet pour se procurer des sensations n’est pas nouveau. Mais là il s’agit de culture. Enfin, pour l’instant, parce que je n’ose imagine les dérives possibles.

Tout d’abord, les malfaçons : vous voulez découvrir la grandeur de Mozart, le Requiem par exemple (ici) mais vous n’avez pas les sous et préférez passer par un site discount de vente en ligne. Dès réception du colis, vous vous installez dans votre fauteuil favori et prenez la précieuse pilule, avec un bon verre de Pouilly fumé (oui, je trouve que ça va bien avec Mozart) et là… horreur… on vous a fourgué une version électronique pour sonnerie de portable (comme quand vous achetez des DVD : films anglais en Italien avec sous-titres hongrois). Pour la vie dans votre cerveau.

Par extension, imaginons les applications à la lecture : vous voulez vous envoyer Voltaire (en tout bien tout honneur) et vous vous retrouvez, à la Minority Report, dans le magasin Zadig et du même nom (j’aime paraphraser les hommes politiques en ces temps agités d’élections…) ou, pire, vous achetez les sensations d’un bon Dumas (Rhaaaa, le compte de Monte-Cristo… des jours de bienheureuse et béate lecture…) et vous rêvez avec …Marc Levy…

Toutes les dérives sont possibles : contrefaçons, arnaque des laboratoires (vous voulez connaître le répertoire complet de la Calas ? prenez garde à ne pas vous retrouver avec celui de Lara Fabian), erreurs d’aiguillage et vous voila avec la pub MMA dans la tête pour la vie…  (zéro tracas zéro blabla…). Pire, en parlant pub… on va sans doute pouvoir inventer des séquences et impunément envoyer direct à votre cerveau reptilien, juste avant Mozart, une envie folle de changer de lunette ou d’acheter un camping car ou de voter … BEEEP…

Flippant non ?

Et si ça avait déjà commencé ? Si, derrière chaque innocente fraise tagada se cachait le spectre de Bézu (si, j’ose, vous n’êtes pas obligés de cliquer non plus, bande de pervers dégénérés…), la vision de Paulo Coelho ou le risque de connaître les mémoires de Julien Lepers ? Si votre folle envie d’acheter des leggings brillants était motivée par une ingestion massive de smarties ?

 Aussi, souffrez un petit conseil pour démarrer cette semaine printanière : avant de décider de quoi que ce soit, repensez à ce que vous avez absorbé dans les 3 heures qui précèdent. A défaut de vous empêcher d’acheter le dernier Anna Gavalda, ça vous fera peut être perdre quelques grammes…

 

Dur de Renier sur un mythe…

Ceux qui me connaissent et ceux qui me lisent assidument (voir ceux qui me connaissent ET me lisent) savent ma fascination sans limite pour les vestes à paillettes, les bottes à talon pour les hommes, les boules à facette, les mini-jupes et les bottes à plateforme en vinyle orange pour les femmes, en bref, le disco.
Oui, j’assume parfaitement, je suis en transe quand j’entends le Bee-Gees ou Boney-M, mon corps de trémousse de lui-même à la simple évocation de Patrick Juvet (le summum en matière de veste à paillettes et j’ai eu longtemps la même coupe de cheveux. Mais c’était dans les années 70…) et… et … ouiiiiiii je suis capable de lever les bras au ciel et de les agiter en cadence sur « Alexandrie Alexandra » (ce soir j’ai de la fièvre et toi tu meurs de froid).
Donc, ce ne sera pas une révélation, je me suis précipitée dans les salles obscures (j’aime assez l’expression, mais pour dire la vérité vraie, je ne me suis précipité que dans une salle) pour aller voir la dernier biopic (attention, mot très tendance) sur Claude François.

Que ce soit clair entre nous : Gamine, j’adooooooorais le voir à la télé, j’étais absolument fascinée par la Clodettes, je bavais sur les minishorts argentés et les franges de 50 cm qui bordaient leur décolletés et je connaissais les paroles de ses chansons par cœur (d’ailleurs tout ça est toujours rigoureusement vrai. Je suis un peu revenue des minishorts –à cause de la couleur argent-, mais pour le reste, si).
L’artiste me faisait rêver.
Sa vie m’indifférait totalement.
Découvrir dans le film tous ses défauts, travers, ses obsessions et névroses, son comportement avec ses proches ne m’a fait ni chaud ni froid. Au contraire, l’aspect documentaire est plutôt intéressant. Je ne vais donc pas hurler et pleurer sur l’effondrement d’un mythe.

 En revanche… comment dire… ce qui m’a choquée, c’est le traitement.
C’est filmé en séquences qui s’enchaînent comme autant de chapitres incontournables : ici, le père de Claude est obsessionnel: Méchant ! Ici Claude François décide de percer dans la musique. Il perce dans la musique. Ici Claude François a décidé de se marier. Il se marie. Là, Claude François a décidé de faire un disque. Ô surprise, Claude François fait un disque. Claude François est jaloux. Claude François divorce. Claude François devient odieux avec les femmes. Claude François maltraite ses collaborateurs. Claude François se dévoue à son public. Etc etc etc… on aligne les saynètes, les détails, les faits. Mais jamais le personnage ne prend vie. Comme si le comédien était tellement écrasé par le mythe qu’il ne pouvait être le personnage.

Il est certain que J Renier s’est beaucoup investi dans le rôle. Mais pas une seule fois, pas une seule scène, il n’est Claude François. On le voit, tout au long du film, faire des efforts désespérés pour entrer dans son personnage ; à grand renfort d’yeux écarquillés, de sourires niais, de mimiques extatiques, il essaye de nous faire croire à la félicité d’être un artiste reconnu et adulé. Il se donne à fond, mais frôle si souvent la caricature que c’en devient presque gênant. Pour le spectateur. La scène dans laquelle il tourne un visage au épanoui au soleil est presque plus drôle que celle dans laquelle Michel Serrault bronze avec un tour de cou en papier alu, dans la cage aux folles. Sauf que là, le but n’était pas de faire rire.

Au cours des chorégraphies, sans doute extrêmement difficiles à jouer (se sont des copies conformes des shows de l’époque), on croit lire dans le regard vide  du comédien « mais que diable allais-je faire dans cette galère ? »…
Et qu’on nous explique pourquoi avoir donné à Claude François cette insupportable voix de canard grippé aviaire… dès qu’il ouvre la bouche on regrette qu’il n’ait pas joué dans « the artist » (oui, je sais, facile, désolée)… et ce nez au début… c’était obligatoire de le transformer en monsieur patate ? ça rend chaque gros plan encore plus pathétique…

 Hélas, il n’est pas le seul à produire cette impression : Benoît Magimel a été affublé de cet accent caractéristique du sentier qui lui donne l’air de s’être trompé de film et de vouloir de force participer à « la vérité si je mens 12 »… même au moment le plus dramatique, on n’a qu’une envie : éclater de rire…

Certaines scènes sont tellement mal réglées que les comédiens réagissent avant la réplique… regardez bien (si vous y allez malgré ce com’ lapidaire) la scène au cours de laquelle Josette apprend à sa mère que Claude a eu un accident. Vous verrez la mère réagir avant la fin de la phrase de la fille comme si elle avait compté les secondes entre l’entrée de cette dernière et le moment de s’exprimer…
Pour en finir avec ce florilège, les perruques sont discernables dans presque toutes les scènes, le pompon allant à la perruque du fils de cadet de Claude, Marc, dont les cheveux tiennent raides et soulevés dans un angle étrange, comme si une coiffeuse possédée avait en  marabouté les racines… (scène ou le petit est enfermé dans le grenier).

 En bref… 2h28 qui s’éternisent et une impression assez désagréable de gâchis. Dommage… Benoit Poelvoorde dans « Podium » était tellement meilleur… sans doute parce qu’il prenait du plaisir à jouer…

Allez Claude, moi j’taime toujours et en tribute je vais exécuter une petite choré dans le salon…
http://www.youtube.com/watch?v=x_w-ymcZdkw

Il y a des jours…

… des jours ou votre horoscope vous intime de passer la journée à faire des travaux administratifs… j’aurais dû me douter que c’était un début plutôt étrange. Pour qu’un horoscope pense à vous dire de faire vos comptes et de répondre aux courriers désagréables qui s’empilent, parmi lesquels les inévitables factures, c’est que la situation est grave. Voir désespérée…
J’ai donc préféré ignorer superbement l’avis et profiter de cette belle journée ensoleillée. Mais il ne faut pas défier les astres, surtout en ces périodes de pleine lune. L’humour annoncé en grande pompe le matin n’a pas failli à  marquer de son sceau infiniment caustique ce vendredi quasi printanier.

A commencer par ma banque, qui trouve spirituel de me faire parvenir une fausse carte gold American Express. Super-bien ciblé. Vu ma situation (ici) je trouve ça limite grossier. Il semblerait que publicitaires et banquiers se soient associés pour me châtier… j’aurais dû modérer mes propos…
Qu’à cela ne tienne : je vais faire de cette fausse carte une amulette, y coller des cheveux subtilisés au guichetier de mon agence (que de ruses improbables ont été inventées pour se procurer ces derniers…), planter dedans un clou volé au bureau de mon dernier responsable de mission (comme ça, en plus, il prendra tous ses dossiers sur les genoux et se brûlera avec son café…) et entamer une danse rituelle barbare pour que tous les inconvenants de ces dernières semaines périssent dans les souffrances les plus atroces. Et ça commence à faire du monde.
J’inclus dans la liste le commercial supposément « prestataire de confiance » qui a trucidé mon modeste business et n’a pas hésité aujourd’hui à laisser 3 messages vocaux et autant de mails pour me faire part d’une solution qu’il m’a déjà proposée la semaine dernière. Ami indélicat, sache qu’en période de recherche d’emploi, chaque message est une mini-bombe qui peut générer autant de déceptions que de danses de joie. Enfin, me concernant, plutôt des déceptions. Evite donc de faire clignoter tous mes indicateurs, c’est mauvais pour le cœur.
Ouah… ça rime… maille God…

 Au cours de cette belle journée, j’ai aussi eu l’occasion de consulter un oracle ancien qui m’a prédit tout à la fois que l’amour n’était pas pour moi et que Dieu seul savait si j’allais m’en sortir. Décidement, quel optimisme… je commence à envisager sérieusement une retraite dans une grotte sans wifi…  Pour contrer cette funeste prémonition, j’ai heureusement une recette : il faut faire une soupe avec de la mangrove en poudre, du cœur de poulet séché, des poils de pattes d’araignées, des larmes de crocodile et du jus de chaussettes. Il faut aussi boire la soupe. Comme j’avais un peu de temps, j’ai rassemblé les ingrédients et je m’apprête à absorber le breuvage. Si tout se passe bien, demain je fais la une des magasine people pour mon mariage avec Brad Pitt. Dans le cas contraire, je risque d’avoir un peu mal au ventre…

 A part ça, j’ai reçu récemment de nouvelles de X-tine () ; elle semble avoir élu domicile dans le placard d’un geek qui passe son temps à télécharger des films et des séries. X-tine  est en train de se faire une culture cinématographique et télévisuelle. A ma grande joie, elle s’est prise de passion pour les super-héros. Je crois aussi que l’habileté au découpage de Dexter ne la laisse pas indifférente. Pour un personnage composé comme un puzzle, c’est un peu normal…

Ah… il semblerait que quelques fêtes s’organisent dans mon voisinage ; en m’y prenant bien je devrais pouvoir collecter des victuailles et de la boisson…  Ayant tout récemment découvert le secret de l’invisibilité, je vais de ce pas tenter l’expérience.

Comme je vous aime tous, public chéri mon amour, je vous donne cette recette : il s’agit de faire bouillir vivant un chat noir, puis de manger sa cervelle chaude.

Amis du soir…

 

 

Les découvertes de la fée

Un peu de culture ne peut faire de mal à personne… cette semaine, n’hésitons pas et  plongeons allègrement dans le décalé. L’expo « Hey !» à la Halle Saint Pierre (dommage, ça termine demain) permet de voir, revoir ou découvrir quelques artistes au point de vue intéressant…

Dans le désordre :

Carmen Gomez et sa « Barbitch » (quelle idée délirante) nous amène quelques jolis détournements d’un jouet dont la popularité dépasse l’entendement…

A voir tout ça, on peut s’interroger sur le Ken qui va avec…

Véronique Dorey et ses illustrations de premier abord gentillettes et, à bien observer, acides.
Regardez de près et essayez rapidement de faire le parallèle avec certains sites par le biais desquels les choix sont multiples… On s’y croirait, non? ouarf….

Si avec celui-ci ça ne marche pas… pas très grave, le suivant n’est pas loin…

Alexandre Nicolas nous offre son point de vue sur la gestation des super-héros, dommage que l’on ne voit pas « spiderman », il est vraiment très mignon…

Enfin, ma favorite, Jessica Harrison et son interprétation trash des décorations de nos grands-mères et de nos campagnes ! Il nous reste quelques mois pour créer un sapin de Noël suivant cette (si belle) inspiration…

A côté de toutes ces œuvres caustiques, « les infidèles », son affiche et sa thématique fait bien pâle figure. Ce qui est dommage, c’est que ça attirera plus de curieux… On pourrait imaginer un mix des deux: des figurines de Jean Dujardin et Gilles Lellouche, culs nus, la tête ensangland-tée posée au sol devant eux dans un rictus d’extase, pris dans la résine… de bien jolis presse-papier à offrir ou à s’offrir…