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Un peu de poésie, que diable!

Ami du oueb, explorateur de la blogosphère, aventurier multimédia, ces quelques phrases sont pour toi. Toi qui pousse l’amitié virtuelle jusqu’à me lire, même aux heures les plus blafardes de la nuit, qui parfois dans un moment d’extase laisse une trace verbale de tes pensées les plus profondes (des trucs forts, genre « LOL ») et qui manifeste ta joie à la découverte de mes pensées foutraques, je te dédie cet ultime post 2012. Oui. Sur fond de musique disco, perchée sur mes bottes compensées en vinyle orange, les ongles peints de strass et la veste à paillettes de Patrick Juvet (un collector acheté prix d’or sur e-bay) sur le dos. J’ai même à mes côtés un roman de Mac Levy, c’est te dire… (nan, là je déconne).

Donc, merci ! Merci à France Inter et particulièrement à Frédéric Lopez, sans qui je n’aurai pas multiplié mon lectorat par au moins 4 (voir 5 les jours de liesse), merci aux amateurs d’ubiquité et de transferts par voie d’ondes, merci aux amoureux de clones et aux adeptes des boîtes vocales. Sans vous, je n’existerais pas sur la toile et ça, franchement, ce serait dommage… Un tribute spécial aux banquiers et aux publicitaires, sources inépuisable de crises épistolaires, aux SAV divers et aux conducteurs de 4X4 en ville, ces poètes urbains aux infinis noms d’oiseaux.

Comme c’est la fête et que des réminiscences de l’esprit de Noël flottent encore dans l’air pollué périphéen, laissez-moi vous offrir un poème… Que ceux qui liront jusqu’au bout voient tous les vœux se réaliser jusqu’à la nuit des temps… Et n’hésitent pas à se faire connaître, ce sont des héros en puissance… un peu de lyrisme débridé donc. Et non, je n’ai pas bu.

Poème sans titre

Ours dansant, marchands d’esprit, sortez de vos terriers,
Le printemps se pointe en décembre,
Gare aux coups de lune en Janvier.

Nains, ogres, ministres du meilleur et du pire,
Fées outrageuses, belles harpies de cendres,
Lapins magiciens,  colibris roses et au cœur à rire,
Sortez danser au son des trompettes de la renommée.

Ivres de ketchup, grisés de fleurs et saouls d’étoiles,
Préparez-vous, nobles amis aventuriers de la toile,
A recevoir en vos seins magnifiques et précieux,
Cette pure merveille, ce doux nectar parfumé :
L’ambroisie qui circule dans les veines des audacieux,
Le rêve,
Moteur des plus humbles et des plus capricieux !
… Aimez-vous les uns les autres et n’oubliez pas de changer l’eau des fleurs…

Enfin, un mot de Coluche, ce grand visionnaire:  http://www.youtube.com/watch?v=uVd32Zyof6I

 coluche

Boîte vocale et esprit de Noël ne font pas bon ménage

Reparlons encore un peu des serveurs vocaux et des SAV, en particulier de celui (décidemment très actif me concernant) de la FNAC. Episode 1 par ici. Comme la question a déjà abordée à plusieurs reprises, je ne vais pas m’étaler dessus. Juste vous retranscrire quelques impressions.

Petites précisions « à toutes fins utiles » :
–          Mon ordi portable se crashe sauvagement et refuse de repartir,
–          J’ai la « garantie  totale » qui suppose couvrir ce cas,
–          Je suis d’un calme olympien et d’une tolérance absolue, mon surmoi est détendu et j’aime mon prochain, même celui qui œuvre sur les plateformes d’appel.

Jour 1
Temps d’attente : au moins 10mn.
L’opérateur 1, charmant, me propose de déclencher un retour, soit de programmer un enlèvement par coursier. Cool. Mais pour arriver à ce résultat satisfaisant, temps total de la transaction téléphonique : plus de 2h. Pourquoi ? Par ce que chaque question (des questions particulièrement complexes comme « quelle peut être la tranche horaire de passage du coursier ? » ou « faut-il remettre la facture dans le carton ? ») entraîne une mise en attente d’au moins 10mn. Et qu’un transfert d’appel demande au moins 15mn.
Mais bon, tout espoir est encore permis et l’esprit de Noël flotte sur moi.

Jour 3, dit « jour de l’enlèvement du colis » :
 ½ journée coincée à la maison,
Rien, personne ne sonne à ma porte, pas le moindre appel,
Petite conversation avec la boîte vocale (dite BV) :
BV          Appelez-vous pour la même raison que la dernière fois ?.
Moi        voix off          Merde, je suis fichée
Voix on          NON
BV          Sachez que vous pouvez maintenant vous exprimer …. Blablabla…. C’est à vous !
Moi        Je veux parler à un opérateur.
BV          Je ne comprends pas votre question… veuillez reformuler!
Moi        OPERATEUR !
BV          …
Moi        Suivi d’incident ?
BV          Oui ! merci !
Suivent 5mn de questions déjà posées la veille… puis 10mn d’attente avec un p….n de jingle particulièrement insupportable.
Il apparaît, après 40mn de discussions avec une demi-douzaine d’opérateurs, que le transporteur n’est pas passé parce qu’il n’avait l’adresse de livraison. Il a dû préférer aller boire un coup plutôt que de m’appeler et de m’avertir, voir de me demander l’info…
Programmation d’un autre enlèvement dans 2 jours. Mais l’esprit de Noël flotte toujours sur moi. De façon un peu moins prononcée, mais ça va. Je pars en sautiillant vers de nouvelles aventures.
Se passent environ 15mn, puis je reçois un message sur mon téléphone portable (comme quoi s’ils veulent prévenir, ils peuvent) dans lequel on m’indique que je peux porter mon ordi à la poste. Et que donc je n’ai qu’à faire ça, au revoir et bonne soirée… MAIS JE NE VEUX PAS !

Jour 4, dit « jour de la confirmation »
BV          Appelez-vous pour la même raison que la dernière fois ?.
Moi        NON
BV          Sachez que vous pouvez maintenant vous exprimer …. Blablabla…. C’est à vous !
Moi        Je veux une confirmation d’enlèvement,
BV          Je ne comprends pas votre question… veuillez reformuler!
Moi        GROSSE CONNE ! TU FAIS CHIER AVEC TES QUESTIONS ! LAISSE-MOI PARLER A UN ETRE HUMAIN !!
BV          … Je ne comprends pas. Sachez que vous pouvez contacter directement votre magasin. Quel est votre magasin ?
Moi        FNAC.COM
BV          Je vous passe….. Le magasin de Montpellier.
Moi         GROSSE NAZE! TU ME FAIS PERDRE DU TEMPS! TAIS-TOI! VA TE FAIRE VOIR!!

Temps de l’opération : 10 mn, je rappelle. L’esprit de Noël est un concept.

BV          Bonjour, blablabla, exprimez-vous
Par « exprimez-vous », ils entendent : « trouvez les 2 ou 3 mots de vocabulaire que la BV sait reconnaître, sinon allez vous faire voir ! Bonne chance et allez au diable».
Moi        Service après-vente.

Suivent 35mn de conversation oiseuse avec pas moins de 3 opérateurs. Je finis par pouvoir expliquer le cas : je ne veux pas aller à la poste et perdre encore 48h dans la transaction, JE VEUX UN TRANSPORTEUR ! Comme promis… Et là, l’esprit de Noël n’est plus qu’un lointain souvenir… un éther à peine distinct dans un passé très lointain.

(Note pour les curieux : Ether est ici considéré comme un fluide très subtil qui, selon les Anciens, était censé remplir les régions de l’univers situées au-delà de l’atmosphère terrestre. Litt. Les espaces célestes)

L’opérateur :     Très bien, je fais la demande, ce sera OK pour vendredi, et je vais en sorte que ce soit en début d’après midi…

Jour 5, dit « seconde tentative d’enlèvement du colis »
½ journée coincée à la maison
14h        je ne vois que l’herbe qui verdoie et la route qui poudroie…
14h30    je ne vois que l’herbe qui verdoie et la route qui poudroie…
15h        je ne vois…
15h30    je ne vois que le rouge me monter aux joues et les vaisseaux éclater dans mes yeux tellement la pression monte…
16h        j’appelle la BV…
BV          Appelez-vous pour la même raison que la dernière fois ?
Moi        NON! ET JE T’EMMERDE!!
BV          Sachez que vous pouvez maintenant vous exprimer …. Blablabla…. C’est à vous !
Moi        VA TE FAIRE FOUTRE, GROSSE POUFFE DE MERDE ! JE TE DETESTE !!!
BV          Le service que vous demandez est fermé… merci de renouveler votre appel…
Raccroche. Je rappelle

BV          Appelez-vous pour la même raison que la dernière fois ?
Moi (retenant mon langage ordurier) NON
BV          Sachez que vous pouvez maintenant vous exprimer …. Blablabla…. C’est à vous !
Moi        FNAC.COM
BV          Je ne comprends pas, sachez que vous pouvez maintenant vous exprimer …. Blablabla…. C’est à vous !
Moi        Service après-vente ?
BV          Merci ! Votre temps d’attente est inférieur à 7mn
15mn plus tard, un opérateur m’explique que non, rien n’a été programmé pour moi ce jour. Trop fort ! Ca explique pourquoi le transporteur n’est pas passé:  Il n’a pas été prévenu! Quels farceurs, ces opérateurs FNAC!

Reprogrammation, mais (subtilité) à une autre adresse : 4 pauses de 5mn pour obtenir les bonnes informations et la procédure à suivre (pour changer une adresse…)

Jour 7 (demain) je vais allumer des cierges et entreprendre une danse tribale pour amadouer les Dieux du SAV… Et je vais demander à ce que soit immolé le pervers qui a composé la musique d’attente de cette FUCKING boîte vocale. Il sera exterminé par audition perpétuelle des romans de Marc Levy…. Il me reste une semaine pour récupérer l’esprit de Noël, qui flotte très-très-très loin dans un espace dans lequel, c’est bien connu, personne ne vous entend crier…

Ma nuit burlesque

 

Public-chéri-mon-amour (et je ne répéterai jamais assez à quel point j’eusse aimé être à l’origine de cette appellation…) je n’ai pas coutume de m’étaler sur ma vraie vie. Mais ce coup-ci, je vais m’immoler sur l’autel de l’égotisme, spécialement pour toi. Donc, parler de moi … Enfin, plutôt d’une récente expérience à laquelle j’ai participé…
Dans ma recherche effrénée d’expériences diverses, j’avais postulé à une annonce trouvée sur le site internet d’Arte ; il s’agissait de participer à la création live de la suite du film « Tournée » de Mathieu Amalric. Pour les puristes : participer à un Larp (Live Action Role Playing) qui serait filmé (en vue d’une diffusion, s’entend). Et ma candidature a été acceptée. (Ca fait plaisir, parfois, qu’une candidature soit acceptée…)

Pour ceux qui n’ont pas vu le film, « Tournée » raconte les tribulations d’une troupe américaine de cabaret new burlesque dans une série de villes portuaires françaises.
Pour ceux qui ne savent pas ce qu’est le new-burlesque, petite citation wikipedia : « performances scéniques réalisées par des danseuses ou danseurs légèrement vêtus ou pratiquant le striptease »

Les échanges de mails concernant l’organisation m’ont mise à la tête d’une fiche personnage, d’un descriptif de la soirée à venir et d’un trombinoscope. L’expérience allait de dérouler de nuit (premier obstacle me concernant, surtout une nuit de pleine lune…). Dans le jeu, une audition était prévue. Soit: potentiellement, parmi les participants se trouveraient des performeurs « légèrement vêtus ou pratiquant le striptease ». Sur le coup, honnêtement, j’ai failli décliner (j’ai un grand sens du ridicule, surtout du mien), mais deux choses m’ont convaincue d’y aller : la fascination exercée par les shows extravagants et l’envie de participer à une expérience nouvelle. Et comme il n’était pas obligatoire de participer à l’audition… j’ai mémorisé les suggestions d’interactions avec certains personnages, essayé de repérer sur le trombinoscope ceux auxquels j’aurai à faire, fait deux ou trois tentatives de chant qui m’ont définitivement découragée de participer à l’audition, enfourché mon fidèle destrier et suis partie dans la nuit noire, en hurlant à la lune. Ca fait toujours son petit effet sur le périph’.

Donc me voilà sur place, le cœur dans la gorge et très moyennement sûre de moi. Le lieu est tout préparé pour l’évènement : un espace en-cas, une espace « loges » et la grande salle dans laquelle la majorité de l’improvisation se déroulera. Pas de décors (juste de quoi s’asseoir), un caméraman, une équipe technique.
Premier constat : l’ambiance est détendue, sympathique et ludique. Les organisateurs sont accueillants et ouverts, les pizzas sont chaudes. Ca fait sérieux.
Personne ne connaît la vraie identité des participants.L’atmosphère est rigolote, entre tenues de show, maquillage, derniers préparatifs et récapitulatif des rôles (salut, t’es qui, toi?). Petit tour de piste : les personnages sont remarquablement incarnés. Nous avons parmi nous un groupe de performeuses aux looks très pro, des patrons de salle, de cabaret, producteurs totalement crédibles, un commandant de bord (identifiable à son costume), une hôtesse de l’air (même remarque) et une kyrielle de personnages divers moins typés par leurs tenues (je me case dans cette catégorie) ; quelques rôles masculins sont tenus par des femmes, mais –me concernant- ça n’a fait aucune différence.

Après le brief et quelques exercices, la soirée débute par la projection du film, ce qui met l’ensemble des joueurs en condition pour la suite. Vers 23h30, le jeu commence. C’est-à-dire : on n’est plus soi. Et on improvise.
Chacun fait sa vie, en suivant plus ou moins les suggestions figurant sur les fiches personnages. Tout le monde semble être entré dans le jeu et les situations se créent petit à petit. 
Comme nous étions assez nombreux, il est difficile de raconter l’histoire qui a été montée dans sa globalité. Une intrigue principale tout à fait dans la lignée du film et manifestement des tas d’intrigues parallèles, dont quelques meurtres, trahisons, révélations fracassantes, tentatives de drague et sans doute des tas de choses dont je n’ai eu vent : présence d’extra-terrestres, élection d’un président de gauche, retour sur scène de Patrick Juvet, entrée dans les ordres de DSK, ouverture d’une brèche spacio-temporelle pour permettre à Marc Levy d’apprendre à écrire… mais je m’égare…
Le clou de la soirée a été sans conteste les shows burlesques présentés lors des auditions. Honnêtement ? J’ai été bluffée… il y a eu des performances pro (très pro) et des performances amateurs totalement impressionnantes. C’est-à-dire préparées, travaillées, étudiées… comme ça, juste pour le jeu ! Du vrai fun, de longs gants noirs, des paillettes, des guêpières, des tas de choses qui brillent, des bottes extravagantes et des plumes d’autruche… un vrai mirage si près du périphérique…
C’est là que j’ai eu une révélation : il est extrêmement difficile de se mesurer à des femmes à moitié dévêtues.
Oui, énoncé comme ça, ça a sans doute l’air évident… Mais j’ai sincèrement eu l’impression que la moindre tentative de numéro habillé (autre que chanté ou dansé)  aurait été … un peu comme un cheveu sur la soupe, une fille en tenue de ski au milieu de plagistes en bikini, un comédien parmi les hommes politiques (c’est à dire incongru)… ou alors il fallait être vraiment très bonne… ou sous l’emprise de substances diverses et non avariées…

Comme c’était une soirée placée sous le signe de la découverte, j’ai d’autres révélations fracassantes à vous faire :
–          Les gnistes sont parmi nous (oui, parmi vous aussi) ; ce ne sont ni des aliens, ni des androïdes espions, mais des gens étranges aux actes régis par des lois qui leurs sont propres. Ils ont l’air d’avoir de multiples talents et s’emploient à convertir les non-gnistes. Mais je n’ai pas eu l’impression que ce soit une secte ou une religion… Donc s’ils vous approchent, vous pouvez leur parler aimablement (les gnistes sont les participants aux jeux de rôles Grandeur Nature),
–          Les commandants de bord rament (ils sont pagaies),
–          Les informaticiens sont les mêmes dans la vie et dans les personnages de jeux de rôle… ce sont des gnistes qui s’ignorent. Je propose qu’ils soient déclarés « race à part » ; comme de toute façon ils ont un langage à eux…,
–          Les niples devraient être remboursés par la sécurité sociale, vu leur effet requinquant,

L’impro géante a duré près de 4 heures. Et oui, on tient parfaitement sur la durée… d’ailleurs après le signal de fin, c’est un peu difficile de trouver quoi dire… après tout, on débarque pour de bon à ce moment là….

Un grand merci aux organisateurs, aux participants, à tous ceux qui ont apporté leur contribution à cette expérience bluffante, inattendue et pleine de surprises. Et encore bravo pour tous les shows…

Nous prend-on vraiment pour des cons?

Ou une nouvelle théorie de la grande manipulation…

… ça gratte un peu en ce moment ; par « ça gratte », j’entends « ça dérange », « ça gêne », « ce n’est pas confortable », …
Déjà, on se réveille et quand France Inter n’est pas en grève, on entend au moins 25.000 fois les mots « crise », « chômage », «augmentations » (pas de salaire), « baisse » (dans les sondages). Pas de quoi donner envie d’aller gambader dans les champs en suçant des fleurs…

Côté culture, ça donne :
–          « L’art en guerre » (musée d’art moderne de Paris) ou comment les temps durs, crises, pénuries, ont amené les artistes à adapter leur production.
Question : doit-on se préparer à traverser des temps si difficiles qu’il faudra porter des colliers de nouilles et accrocher dans son salon des tableaux faits de boîtes de conserve récupérées dans les poubelles de François Hollande ? Ou alors, doit-on interpréter cela comme : « soyez heureux, quoi qu’il arrive on peut trouver comment positiver » ? Ou alors : « Fermez-la, serrez les dents, d’autres ont connu pire et regardez comme ça leur a réussi « ?
–          « Bohèmes » au grand palais (magnifique scénographie, au passage) ; à l’heure ou les Roms sont chassés, repoussés, renvoyés, honnis, comment interpréter cette thématiques ? « Regardez, ils ont de tous temps été près de nous, soyez tolérants » ? « Ce sont de artistes, des muses, acceptez-les » ? « Nos plus grands compositeurs, auteurs, … ont été inspirés par eux, pourquoi par vous » ?…
En intro à l’exposition, un petit film montre des tziganes danser dans la rue. Formidable. Aujourd’hui, ils chantent dans le métro (mal), doit-on continuer à s’extasier ? Aurait-on à faire à un soupçon de démagogie ?
–          « Arts de l’Islam » au Louvre. Aux antipodes des problématiques extrémistes actuelles. Alooors ? Qu’en penser ? Peut-on y déceler un message comme « Regardez, les musulmans font de si belles choses, ne sombrez pas dans un anti-islamisme primaire » ? « Ayez l’esprit ouvert, soyez tolérants » ? « Aimez-vous les uns les autres » ? Non, il n’y a sans doute aucune démagogie là-dessous, ce doit être une forme passagère de parano m’atteignant les nuits sans lune.
–          «Le journal d’Anne Frank » au théâtre Rive gauche. Oui, il y a eu la guerre et c’était dur. Alors taisez-vous et attendez que la crise finisse; faites confiance au Pouvoir.
–          « Les derniers jours de Stephan Zweig » à l’Antoine. Oui, il y a eu la guerre et c’était dur. Alors taisez-vous et attendez que la crise finisse; faites confiance au Pouvoir.

La crise, donc. La guerre. L’intolérance (ou la beauté d’être tolérant). Manipulation, sentimentalisme de base, peut être ?

 –          Un film, « Compliance » (basé sur des faits réels) qui montre comment un malade pervers peut, au cours un simple appel téléphonique, en se faisant passer pour un inspecteur de police (Ah…. Le Pouvoir…), entraîner des quidams (vous et moi, mais surtout vous) à perpétrer humiliations et viols en toute impunité. Manipulation encore. D’un côté les pervers, de l’autre les moutons. Question: De quel côté vaut-il mieux être? Quoi…penser de soi-même? être en adéquation avec ses propres valeurs… mais… on peut?

Vous êtes férus de culture ? Alors pourquoi (vraiment, je reste sidérée) passer 4h à faire la queue sous la pluie pour ensuite aller se compacter devant les toiles d’Hopper (au grand palais) ? Il y a des dizaines d’expos au moins aussi intéressantes. Mais moins médiatisées, sans doute. Ah… un peu de manipulation, peut être ?

 Et que penser, à la lumière de ce brillant post, des petits pères Noël en chocolat qui agrémentent les rayons des supermarchés dès le 20 Octobre ? (ils y étaient peut être avant, je ne fais pas mes courses souvent, je ronge les joints du frigo en hurlant à la lune les complaintes du ménestrel Alain Souchon en ce moment  -on est foutu… on mange trop…-). Ca peut être interprété par « Hahaha ! On vous fait encore croire au Père Noël », «Jésus Christ 2013 : le retour », « Mangez-bougez, mais mangez surtout », « On ne sait pas de quoi sera fait demain, offrez vous dès maintenant la douceur des fêtes, ces moments de bonheur familial partagé », « Ta gueule et fais ce qu’on te dit, même si tu n’en as pas envie, nous on sait ce qui est bon pour toi, en l’occurrence, le chocolat en forme de père Noël »… Manipulation, toujours ?

 … ça fait peur, non ? (comme me l’a susurré à l’oreille mon ami Ribes) …  Soyez vigilants, bientôt Marc Levy sera perçu comme un prophète et Britney Spears comme une sainte…

 

Le neurone musical

J’ai entendu cette semaine à la radio une information étonnante que malheureusement je n’ai pu confirmer par d’autres sources. A prendre donc telle quelle, en plein footing et sans avoir à portée de la main de quoi noter…
Donc, il semblerait qu’il soit possible de créer une pilule très spécifique qui permettrait de recréer au niveau neuronal l’effet provoqué par la 5ème de Beethoven.
Ici, pour ceux qui ne seraient plus très sûrs.

Extraordinaire, non ? L’ingestion d’un comprimé et hop ! Toutes ces sensations qui vous envahissent. Le (mineur) problème serait que l’on ne sait pas encore comment arrêter les effets de la pilule. Une petite pensée pour tous les rats blancs qui entendent la 5ème en permanence et pour l’éternité. Ca doit finir par lasser.

Néanmoins, cette découverte me paraît hallucinante : comme dans Matrix, on va pouvoir acquérir des savoirs, des sentiments, des impressions, juste en prenant un petit cachet.
Bien me direz-vous, utiliser un cachet pour se procurer des sensations n’est pas nouveau. Mais là il s’agit de culture. Enfin, pour l’instant, parce que je n’ose imagine les dérives possibles.

Tout d’abord, les malfaçons : vous voulez découvrir la grandeur de Mozart, le Requiem par exemple (ici) mais vous n’avez pas les sous et préférez passer par un site discount de vente en ligne. Dès réception du colis, vous vous installez dans votre fauteuil favori et prenez la précieuse pilule, avec un bon verre de Pouilly fumé (oui, je trouve que ça va bien avec Mozart) et là… horreur… on vous a fourgué une version électronique pour sonnerie de portable (comme quand vous achetez des DVD : films anglais en Italien avec sous-titres hongrois). Pour la vie dans votre cerveau.

Par extension, imaginons les applications à la lecture : vous voulez vous envoyer Voltaire (en tout bien tout honneur) et vous vous retrouvez, à la Minority Report, dans le magasin Zadig et du même nom (j’aime paraphraser les hommes politiques en ces temps agités d’élections…) ou, pire, vous achetez les sensations d’un bon Dumas (Rhaaaa, le compte de Monte-Cristo… des jours de bienheureuse et béate lecture…) et vous rêvez avec …Marc Levy…

Toutes les dérives sont possibles : contrefaçons, arnaque des laboratoires (vous voulez connaître le répertoire complet de la Calas ? prenez garde à ne pas vous retrouver avec celui de Lara Fabian), erreurs d’aiguillage et vous voila avec la pub MMA dans la tête pour la vie…  (zéro tracas zéro blabla…). Pire, en parlant pub… on va sans doute pouvoir inventer des séquences et impunément envoyer direct à votre cerveau reptilien, juste avant Mozart, une envie folle de changer de lunette ou d’acheter un camping car ou de voter … BEEEP…

Flippant non ?

Et si ça avait déjà commencé ? Si, derrière chaque innocente fraise tagada se cachait le spectre de Bézu (si, j’ose, vous n’êtes pas obligés de cliquer non plus, bande de pervers dégénérés…), la vision de Paulo Coelho ou le risque de connaître les mémoires de Julien Lepers ? Si votre folle envie d’acheter des leggings brillants était motivée par une ingestion massive de smarties ?

 Aussi, souffrez un petit conseil pour démarrer cette semaine printanière : avant de décider de quoi que ce soit, repensez à ce que vous avez absorbé dans les 3 heures qui précèdent. A défaut de vous empêcher d’acheter le dernier Anna Gavalda, ça vous fera peut être perdre quelques grammes…