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L’été où j’ai shapé mon body

Click !

Voilà. C’est parti. Un petit click pour ce soir là, un grand click pour les semaines à venir.

Honnêteté oblige, j’avoue qu’au cours de ces mois passés à m’entraîner dans le salon, coincée entre la table basse, les pieds de mon bureau et les piles de DVD-à-voir-absolument, parfois la vision du coach sportif apparaissant tout sourire dans mon ordi faisait se serrer mon mental et suer mon front avant même le début de la séance. Il m’est arrivé d’avoir envie de vomir à force de m’arracher sur le paréo qui m’a servi de tapis au début et j’ai eu l’impression d’être une courbature géante pendant plusieurs semaines consécutives.

Ne pas réfléchir, rien que pour s’inscrire 😉

6 semaines de workouts, hiit, fat burning à venir, tout en ligne. (lecteur chéri mon pudding, si tu ne sais pas ce que ces barbarismes recouvrent, ce n’est pas grave. Mais dis-toi que tu en as sans doute besoin). Quant à moi, Motivée je suis.

Tu me diras « mais… pourquoi? » et je répondrai « Mais… tout ce temps coincée à la maison a fait de mon corps un truc flasque et sans grâce, à l’instar du tien, ma caille (molle) »

Et donc, click.

Premier constat, le niveau des séances n’a cessé d’évoluer depuis le premier confinement (c’est bizarre comme le terme « confinement » est devenu un nouveau jalon temporel ; il y a de toute évidence un « avant le 1er », « pendant le second », « entre le 2 et le 3 », …). Au début, j’ai eu l’impression désagréable que si le niveau avait évolué, moi pas. Mais c’est venu, mon body a fini par répondre présent. Il renâclé, c’est vrai, mais j’ai fait comme on m’y engage: j’ai posé mon cerveau de côté et je l’ai regardé en rigolant (jaune).

Ce début d’été, j’ai découvert des mots. Par exemple « pyramide » n’évoque plus de belles découvertes au fil de la vallée du Nil, mais la sueur piquante qui dévore mes pupilles et la sensation (pénible) d’avoir des jambons à la place des cuisses.

Avant, « Tabatha » c’était la petite fille dans « ma sorcière bien aimée » et la magie d’une blonde qui bouge son nez. Aujourd’hui, « Tabata » c’est… mon cerveau, toujours posé au sol, n’a pas réfléchi aux mots justes pour « Tabata », mais rien de magique, c’est sûr…

Je me suis couchée épuisée et réveillée en pleine nuit avec la sensation de découvrir de nouveaux muscles que mon corps (ce traitre) avait dissimulés jusque-là… J’ai eu (souvent) l’impression que les coachs ont des muscles supplémentaires, qui leur permettent de faire des mouvements que mon corps refuse de faire, comme par exemple, les pompes sautées.

J’ai cru que chacun de mes membres menait une vie indépendante et que la synchronisation de cet ensemble qui proteste n’allait jamais se faire.

Mais comme on n’est pas là pour être ici, j’ai fait comme si j’étais ici sans penser à là. Il m’aura fallu au moins 4 séances pour faire ce foutu « breakdancer » et jamais je n’ai réussi ce truc inversé ou on se retrouve à 4 pattes mais dos au sol. Sol que j’ai embrassé, sans aucune grâce, à plusieurs reprises, surtout après les cardios intenses.

Oui, j’ai poussé de ridicules petits cris en essayant de suivre le rythme des exercices. Oui, mes fenêtres ouvertes ont laissé passer jurons et soupirs de désespoir. Mais aussi des « Yesss ! » victorieux et des « yeahhh » dépourvus de modestie. J’ai pesté au point que les voisins se sont inquiétés de mon état mental sur les *&#% fentes bulgares. Mais (climax de ces dernières séances) je ne souffre plus en faisant les squats genoux !

Petit florilège de mes pensées secrètes en situation :

« Non, je ne me fais pas du bien, je suis en train de crever seule sur mon tapis imbibé de sueur »

« Noooooon ! pas les fentes bulgares ! je vous déteste ! »

« Je vais crever et personne ne s’en rendra compte avant 3 jours, on me trouvera collée à mon tapis, le visage tordu de douleur et la sueur aura définitivement ruiné mon brushing »

« ça ne sert à rien de se coiffer, chaque séance détruit tout mon travail pour avoir figure humaine, c’est décidé, je reste hirsute jusqu’à fin Juillet…. »

« Ah, j’ai bien mérité ma soirée pizza… » suivi de « Noooon… pas de soirée pizza avant fin Juillet… » et d’un cri de désespoir.

Et, pour finir, j’ai simulé une montée d’échelle comme si ma vie en dépendait, en imaginant les flammes de l’enfer léchant la semelle a demi fondue de mes chaussures de sport (je promets, ça marche).

Oui, lecteur-chéri-mon-flan, je l’ai fait. En entier. Tu as le droit de m’envoyer des messages de félicitation et d’admiration.

Maintenant, le challenge bis, c’est d’entretenir ce corps de rêve que, vu la météo, j’ai sculpté pour le garder caché dans un sweat-shirt informe. Sumer-boy, summer-body… Body peut-être, summer pas trop….

Allez…. Bonne rentrée à toi qui me lit et surtout… ne lâche pas l’affaire, toi aussi tu peux faire des pompes et des abdos !

Parce que, moi aussi, j’ai envie de rendre l’appareil…

Lecteur-chéri-mon-dimanche-de-pluie-les-pieds-dans-la-boue, tu l’auras compris, ce post est destiné à être lu par tes petits yeux fatigués des excès de la veille et pas entendu par tes oreilles dans lesquelles résonne encore le son disco de ta jeunesse à jamais perdue (oui, j’aurais pu écrire « raisonne », mais honnêtement je n’ai pas trouvé les bons mots à mettre autour pour que ça rende intelligent, intelligible, untel et scope).

Je ne trahirai pas mes sources, mais il m’est arrivé récemment de lire, dans un de ces post débordant de la bien-pensance qui inonde le web dans le but avoué de niveler par le bas ce que je peine aujourd’hui à qualifier « d’intelligence collective » (tant l’association de ces deux mots me semble relever de l’oxymore) une histoire dans laquelle il était question de faire le bien, parce qu’on se verrait « rendre l’appareil ».
Je n’ai pas fini d’en rire.
Voilà comment je le comprends, donc: tu aides une vieille dame à porter ses courses, elle te sourit et te remercie en te rendant son appareil (dentaire). Ou alors, tu aides un aveugle à traverser la rue, après quoi il te serre fort dans ses brase et te rends ton appareil (téléphonique qu’il t’avait subtilisé pendant la traversée). Tant que ton médecin n’oublie pas de te rendre ton appareil (digestif) après un examen au cours duquel vous avez bien ri, tout va bien. O tempora, O mores, comme disait Jules dans une BD célèbre, mais WTF.

Une réflexion en entraînant une autre, je me suis prise à admirer les culs de bus. Je trouve que c’est une scène occupation, quand on pédale dans la capitale. Cette semaine, je pédalais dans un A (on ne choisit par toujours sa capitale) quand l’évidence m’a sauté aux œufs: l’humanité doit être parvenue à la croisée des chemins formée par les mauvais angles. Tous ces angles morts et non enterrés qui hantent nos véhicules dans le but de se venger d’être ainsi condamnés à errer dans les limbes du code (de la croûte).

Si quelqu’un est encore en train de lire à ce niveau du texte, chat-Pogba.

Mais oui! bon cent mes ces biens sûrs. Outre le fait que les concepts tordus le sont à force d’absorption d’angles décédés, que dire de ces angles partis auxquels les hommages n’ont pas été vomis? Ca se trouve, il faut un rituel spécifique, pour laisser partir dignement un angle mort. Un champ triballe (c’est une surface agricole décorée de 3 balles de king kong) sur lequel on pratique la politique de la crème brulée.

Et dès que le monde aura trouvé comment en finir avec les angles disparus, il filera droit. CQFD (Celui Qui Filera Droit).

Encore que, pour filer droit, il est nécessaire au préalable d’avoir tondu les mous thons pour faire de l’haleine. Lait caille de mou thon n’étant pas très pratique à manipuler, on n’est pas sortis de l’eau berge (trop lointaine).

Bref. Tu vois ce que je veux dire. (Oui, les mots se voient, ça s’appelle la Synesthésie, je te rappelle que ce blog est un haut lieu de culture).

Allez, bon pull de calmar.

Toi qui est parvenu tant bien que mal à cette ultime phrase, pour te remercier – en donc te rendre ton appareil à raclette -, je veux bien t’expliquer: le calmar est un céphalopodes à dix bras, ce qui fait que ses pulls ont dix manches.

Jérémie et le vent 2/2

Le début est ici

*

Les heures ont passé, impitoyablement vides de son fils. Les recherches reprendront dès le matin. Assise dans la nuit, au milieu de la grange dont les murs de planches disjointes laissent passer un air froid et sifflant, Audrey attend. Elle a pris avec elle le tabouret de son fils et s’est posée au milieu de l’espace encombré. Elle ne saurait pas exprimer ce qu’elle espère, mais elle sert dans sa main le dessin de tempête et ferme les yeux, attentive au moindre bruit. Elle veut percevoir ce qui, elle en est sûre, a poussé le petit à quitter la maison sans prévenir.

Cernée par le froid et la panique de savoir son enfant seul dans la nuit bretonne, Audrey veut croire aux légendes.

*

Le grelot d’un rire cristallin l’arrache à ses pensées
– Jérémie ?

Mais la nuit, dense et hostile,  ne daigne pas répondre
– Ils sont jolis, les poissons ! Regarde, il y en a de toutes les couleurs !

La voix est étouffée et lointaine, mais elle ne peut s’y tromper : c’est bien Jérémie
– Mon chéri, où est tu ?

Elle allume la torche dont elle s’est munie et balaye l’espace de son faisceau, espérant voir briller les yeux noirs de son garçon.
– Mon chéri, répond, je t’en supplie…

Sa voix s’étrangle et la lumière ne rencontre que l’amoncellement des morceaux de vie dont elle ne peut se résoudre à se séparer.
– Mon préféré, c’est le bleu !

Elle aurait juré que son fils venait de laisser tomber les mots dans son oreille. Bondissant sur ses pieds, elle se met à tournoyer en agitant la lampe.
– Jérémie, ce n’est pas drôle, montre toi mon ange !
– Oh… elle sont drôles, les petites méduses… toutes transparentes… on dirait des fantômes…

La voix se fait ténue, comme si l’enfant s’éloignait.
– Où vas-tu ? Reste mon chéri !
– Je vais voir les hippocampes… je veux faire
– La fin de la phrase tombe comme un souffle léger.

Les hippocampes. Depuis plusieurs jours, elle a promis au gamin de l’emmener à l’aquarium admirer les petits animaux qui suscitent sa fascination. Les portes ouvrent à neuf heures.

*Audrey, où pars-tu ? Tu devrais rester, si Jérémie revient il sera rassuré de te trouver à la maison…

– Appelle-moi si tu as du nouveau, je fais vite !

Jacqueline et pépé regardent la jeune femme se précipiter dans sa voiture et partir en faisant crisser les roues.
– Mais elle est folle de partir maintenant…
– Si le vent l’a poussée, elle a raison.

Pépé fait un signe de la main en direction des phares de l’auto qui s’éloigne.

*


– Un gamin de six ans, avec son bonnet bleu à pompon et son blouson rouge.
– Un petit garçon qui correspond à votre description est bien venu hier en fin de journée, avec son grand-père. Il était tout excité à l’idée de voir des hippocampes.
– A quoi ressemblait le grand-père ?

Le ventre retourné à l’idée que Jérémie se soit fait kidnapper, Audrey écoute la femme derrière son guichet.
– Un homme assez grand, plutôt mince, avec un bonnet marin rouge. C’est drôle, on aurait dit le commandant Cousteau…
– Je peux entrer?
– Ce sera douze euros.
– Vous pouvez m’indiquer les hippocampes ?
– Deuxième étage, au fond à droite, ils sont fléchés.

Audrey fonce au second étage. Si son fils a été kidnappé, elle sait qu’elle n’a aucune chance de trouver dans les allées désuètes ou les panneaux usés quelque trace que ce soit de son passage, d’autant que le ménage a dû être fait depuis la veille. Mais elle n’a pas d’autre piste et le vent a été formel : le petit s’est rendu devant les chevaux de la mer.

La fenêtre de la salle est ouverte, laissant l’air balayer les installations. Le verre qui la sépare des animaux en lévitation est épais et seules les bulles du système de filtre brisent le silence de l’espace désert. Plongée dans l’observation des bestioles, elle se demande ce qu’aurait fait Jérémie s’il avait été là. Il aurait dessiné, c’est sûr. Prise d’inspiration, Audrey se met à souffler doucement sur la vitre. Un gémissement sort de sa gorge quand elle voit se former dans la buée, en lettres maladroites, le prénom de l’enfant.
– Jérémie… Mon chéri, où es-tu ?
– Je suis là maman… tu n’es pas en colère ?

Le pompon bleu se présente en premier de sous une table, surmontant une bouille fatiguée et contrite. Le regard désolé du gamin fait monter des larmes aux yeux de sa mère. Elle tend les bras et arrache du sol le petit qui tient serré dans sa main le billet d’entrée de l’aquarium.
– C’est eux qui m’ont dit de venir et de me cacher pour rigoler…
– Les hippocampes ?
– Oui, ils avaient des histoires de pirates à me raconter.
– Et tu es venu avec un monsieur ?
– Non, avec le vent, qui me parlait tout doucement et me poussait dans le dos. Il m’a un peu porté quand l’ai eu mal aux jambes et m’a posé devant l’entrée. Le gentil monsieur m’attendait devant la porte, il m’a aidé à entrer, m’a amené jusqu’ici et après il a disparu.
-Et tu as eu peur?
– Non, mais j’ai faim et je veux dormir.

*


– Voilà Pépé, je vous ai dit tout ce que Jérémie m’a raconté. Je ne sais pas trop quoi penser de ces histoires…

Le vieil homme sourit et souffle en direction de la grange d’Audrey.
– Suivez votre fils, laissez le vent vous guider…

Avec ses cheveux et sa barbe blancs, la jeune femme réalise qu’il ressemble à s’y méprendre au tableau qui orne sa cheminée. Dans le sillage du souffle d’Eole, elle croit distinguer de légers bruissements de voix enfantines.
– Merci pépé, vous avez raison, je vais suivre Jérémie.

*

Les p’tits bouchons (vont) d’l’avent – semaine 4 –

La première semaine est accessible ici, la seconde , la troisième go

NUIT DE NOEL

JOUR 24

JOUR 23

BONUS

JOUR 22

JOUR 21

BONUS

Les p’tits bouchons (vont) d’l’avent – semaine 3 –

La première semaine est accessible ici, la seconde

BONUS

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