Archives de Catégorie: Chanson à texte
L’homme riche est triste
Lecteur-Chéri-Mon-Sapin, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas essayée à la chanson à texte 🙂
Pour être raccords cette délicieuse météo qui conjugue froid et pluie avec nuit à l’heure du thé, laissons-nous aller à l’ambiance de saison…
Champagne affuté, son regard fixe est rond,
Il ne se souvient pas être arrivé là
Sous la tenue d’apparat, sa chair se morfond
Le fantôme de sa frustration,
Vampirise le reste du désir,
La femme s’excite, mais son corps est froid
Elle fut sienne, un jour lointain
Elle fut belle, n’est plus rien
Il s’ennuie, c’est trahie qu’elle se croit
Homme riche, tu t’ennuies
Ta vie sous verre a passé sans toi
Homme riche, tu vas crever
Laissant tes rêves en plein effroi
Dans la nuit musicale et sombre,
Elle s’agite quand il voudrait la mort,
Ses repères ont volé, il tombe
Quand à tous, elle offre son corps
Au sol, les médecins fous se roulent
Ils en savent trop et se saoulent
Dans le bruit et la couleur des sons
Ivres et oublieux, avides d’abandon
Homme riche, tu t’ennuies
Ta vie sous verre a passé sans toi
Homme riche, tu vas crever
En laissant tes rêves en plein effroi
Lui, derrière sa blonde, perfection vulgaire,
N’arrive à apprivoiser le doute macabre
Entouré de savants ivres et d’âmes damnées
Il regrette sa joie consignée
Le temps du retour est son salaire
Je le regarde disparaître, main sur le sabre
Nimbée de blancheur diaphane,
Dans la nuit glauque, happé par le serpent maudit
Image dérisoire, apocalypse d’un futur sans crédit
Homme riche, tu t’ennuies
Ta vie sous verre a passé sans toi
Homme riche, tu vas crever
En laissant tes rêves en plein effroi
Absurdoésie
Un peu de poésie absurde à lire à voix haute pour ce dimanche
Pour reprendre un concept ancien, le deal est le suivant: 15 mn, pas de relecture, poster et partir en courant se mettre à l’abri de l’ire ouebienne. Ceux que ça intéressent trouveront les essais précédents dans la catégorie « chansons à texte » de cet espace où culture et bon goût tapent le carton avec quelques hybrides batraciens fluos.
Essai de poème toi le ciel t’aimeras. Aussi appelé un effet de dimanche.
Ce jour gris, Paris tenu,
Sous le ciel est pas belle ma morue,
Quelques persistant au cœur vaillant, rien d’impossible,
S’essaient à entretenir leur corps défendant,
Leur poumons poing dans ta gueule,
Leurs lignes d’horizon replète,
Ils cahotent du père Noël, soupirent est à venir…
Ce jour gris, Paris perdu,
Dans le fond, la tour Eiffel la gueule,
La tête prise dans l’étau des nuages de raison,
Les pattes pour la galerie,
Gluées dans la foule cosmo pas polie,
Elle pleure des larmes blanches,
Son cœur de bœuf saigne des pépins dorés à point…
Ce jour gris, Paris gagné,
Le pingouin à l’envol à main armée,
Bleu comme la musique de l’orange ta chambre,
Secoue son popotin, cours sur le fleuve,
Seine et sauve, clapote et se dandine léger,
Il rit de se voir si beau en ce miroir aux alouettes
Pour finir, bon, brute et truand dessous le pont, écrasé.
Ce jour gris, Paris lancé,
Le bel oiseau gracieux bleutés,
Formule sa dernière pensée bien fait,
« What the fuck »
Recherche d’image comprise ça plafonne à 18mn…
Singin’ in the brain
Certaines expériences laissent des marques indélébiles. Comme rouler sans casque et sans le réaliser, croiser un extra-terrestre, se mettre à parler papou couramment ou porter une Rolex. Ou chanter. Chanter en public, je veux dire…
C’est là, dans les yeux émerveillés des spectateurs, dans l’extase lyrique qui soulève une salle, dans le frisson partagé de bonheur musical, que la portée de la chanson à texte prend toute sa dimension…
Alors à toi, public chéri-mon-amour (je sais, ce n’est pas de moi… j’aurais tant aimé…), de partager une nouvelle fois, ici, en ce haut lieu de la culture ouebienne, terreau de la créativité débridée, engrais fertile des éclairs de génie, ambroisie de la littérature contemporaine, une nouvelle expérience de « chanson à texte »
Petit rappel pour ceux qui nous rejoignent tardivement : ce concept révolutionnaire a été élaboré par mézigue une nuit de pleine lune, après avoir dévoré une demi-douzaine de bébés chacals et bu le sang de trois crapauds vierges (mais pas effarouchés) ; je vous raconterai plus tard (si vous êtes sages) à quoi on reconnaît un crapaud vierge. Ca peut servir…
Donc le concept est le suivant : lâcher prise pendant 10 à 15 mn et laisser l’influx créatif jaillir du clavier. De préférence pas de corrections (sauf orthographiques) et aucun souci d’une compréhension quelle qu’elle soit. Le but étant d’approcher le subliminal qui sommeille en tout être un tant soit peu humain. Et blond.
Et nous y voilà ; vouzetmoi ; je vouzaime.
… et je me lance… assez tergiversé…
Couplet 1
A l’aube d’une nocturne tempête
Rugit le poisson aux yeux bleus
Sacrifié pour les couronnes, les rois et les têtes
Pensants, pesants, pédants et par trop vieux
Refrain
Bravons les flots, aimons les dragons,
Chantons les amours et les rêves,
Contre le temps traitre, mes aimés armons,
Nos bras, nos tripes et nos lèvres
Couplet 2
Par les phosphorescents fonds abyssaux
De mon âme aux fulgurances iconiques,
Dans les cerveaux démons des jouvenceaux,
Traîne, inconsolable, la mort onirique.
Refrain
Couplet 3
Sans crainte et sans regrets s’avance
La nuit de tourments éludés
Le jour de nos peurs transformées,
Au fond de l’eau épaisse et sombre
Sans fin, sans poids, frissonnant, tombe
Le dernier soupir de l’innocence
Refrain
Voilà : 10mn pour ouvrir la voie vers la célébrité. Ici je lance un appel déchirant : existe-t-il sur cette planète un musicien pour alléger tout ça et en faire un tube disco ? Je travaille au retour de Patrick Juvet…
Considérations elfiques
En vrac et sans trier, petit lâchage
J’ai la sensation d’avoir enfin été comprise…
Considérations de saison..
Ces derniers jours le printemps semble s’être arrêté sur notre belle capitale… émois suscités par la lumière de l’astre solaire enfin dévoilé, premiers frissons jardiniers, sorties de placard et envie de tout envoyer voler.
Les mouches vrombissent allègrement, croisant des elfes en pyjama rayé au détour de filaments, les ours se trémoussent au rythme des chants de coléoptères et les sorciers fumeux se cachent dans de sombres grottes…
Considérations culinaires…
Je n’avais jamais réalisé qu’un diplomate, ce gâteau composé à partir du recyclage d’autres gâteaux (décidemment ces métiers me poursuivent) était un composite de divers éléments pas forcement compatibles à l’origine, un mix de rebuts, une transformation de denrées destinées à la putréfaction… un diplomate-chef étant un ambassadeur, le parallèle avec la pâtisserie est étonnant. Un ambassadeur semble autrement complexe à réaliser…
En cherchant un peu, entre le Paris-Brest, la religieuse, l’Opéra et le chou on trouve son bonheur… mais j’ai un peu honte d’admettre avoir un faible pour les financiers sous leur forme pâtissière…
Digressions…
Ceci mis à part, il est maintenant question d’expérimentations. Abrogeons nos limites, partons à la recherche de notre surmoi et détruisons allègrement nos frontières. Laissons s’exprimer le petit bonhomme facétieux qui sommeille en nous, lâchons-lui la bride et faisons fi des conventions…
Par les mots, par ici c’est encore le médium le plus simple,
Par les plumes, quoi de plus naturel pour les fées,
Par le son, mais là ce sera compliqué à retranscrire…
Par les mots tout d’abord, renouons donc avec les chansons à texte ; petit rappel du concept : pas de réflexion, 5mn, pas de correction.
Allons-y donc… top, chronooooo
Jour de soir, Jour de soie
Jour de joie, Jour de roi,
Les elfes croisent les doigts
Les fées se rengorgent dans les bois
Les astres s’en mêlent,
Désastres s’emmêle…
Partonzenfant de la fratrie,
Le jour de croire est arrivé
Laissez les rois s’emmêler
Croissez aux sons des hautbois
Croyez le front pâle des jolis minois,
Croassez au fond des miroirs,
Dansez devant vos mouchoirs
Laissez- moi rire,
Laissez les fuir…
Voilà, ça me semble correct… moins de 5mn…
Pour les plumes,Lâchez vos claviers et essayez un jour de laisser parler votre pinceau, votre pointe bic ou votre marqueur préféré sur une feuille et vous réaliserez à quel point la libre circulation de l’âme est un exercice difficile…
Pour mieux comprendre, rendez-vous à La Halle Saint Pierre, lieu magique où les œuvres d’art brut côtoient les œuvres pâtissières… un lieu parfait pour traîner ses bottes un jour d’envie d’abstraction…
Pour ceux qui aiment l’art brut, l’expression au sens strict et les œuvres touchantes par leur simplicité presque enfantine, l’exposition « Sous le vent de l’art brut » est un must.
Pour ceux qui aiment la tarte tatin et les muffins aux myrtilles, c’est aussi un bon spot. Au moins vous vous ouvrirez ainsi une voie vers la culture…
Pour ceux qui aiment l’art brut et les muffins myrtilles, quittez cet écran et précipitez-vous. Maintenant. Sauf pour ceux qui me lisent la nuit. Ceux là peuvent attendre demain. Mais sans perdre de vue que hier, demain c’est aujourd’hui…
Ne cherchez pas la perfection, ne cherchez pas la compréhension, laissez vous envahir par cette impression de totale liberté. Abstraite des barrières du formalisme, l’âme artistique trouve sa dimension et occupe dans une même arabesque l’espace limité du cadre et l’espace imaginaire du peintre. Ce me rendrait presque lyrique… Allez, lâchons-nous un peu…
Scottie WILSON Anselme BOIX-VIVES F.SCHRÖDER-S.
Sous le vent de l’Art Brut
Collection Charlotte Zander
17 janvier – 26 août 2011
Halle Saint Pierre
2, rue Ronsard – 75018 Paris
M° : Anvers, Abbesses
Le cri d’amour du poussin punk
I l y a quelques décennies, mon ami Patrick Juvet (et oui, on y revient) me faisait découvrir deux concepts :
– La veste à paillettes : je ne m’en suis jamais remise ; ça et les bottes compensées en vinyle orange doivent à mon sens faire partie de toute garde robe qui se respecte. C’est valable pour les hommes aussi.
– Il peut y avoir un besoin exprimé de femmes : c’est aussi toujours d’actualité.
Pour ceux qui ne voient pas de quoi je parle, un petit come-back dans le monde merveilleux et tant regretté des 70’s.
http://www.youtube.com/watch?v=WgF1ESRNs6I
… j’en profite pour ré-écouter… et comme à chaque fois mon cœur se serre d’émotion…
Sauf que je pourrais rétorquer : bon très bien… où sont les feeeeeeemmmes… on a compris ; mais posons-nous enfin une vraie question, « où sont les hommes ? »
C’est vrai ça.
Evidement en termes de rimes on est moins privilégiés ; spontanément je vois « pomme », « tome », « rhum », « métronome » (mais c’est difficile à caser). « Bibendum » (pas mal et plein d’avenir…)
Mais la réalité est néanmoins là, sous nos yeux ébaubis : un manque catastrophique d ‘hommes. Je veux parler des vrais, pas des bulots, ni des poissons rouges, ni des forcenés de la drague ouebienne (on y reviendra).
Une enquête approfondie m’a amenée à la conclusion suivante : ils ont tous été enlevés et sont retenus contre leur gré sur une planète lointaine ; dans un espace spécial pour les garder, une hommerie.
Voilà comment se passent les choses : tout homme susceptible d’un semblant de normalité est aussitôt enlevé par des forces spéciales (les FSAH « Forces Spéciales Anti Hommes »), bâillonné, ligoté et expédié vers l’hommerie lointaine.
Là, il est pris en charge par le personnel (formé tout exprès) qui le soumet à un traitement de choc :
– Phase 1 : Injection à doses mortelles de foot à la télé, de séries débiles et de pubs pour voitures
– Phases 2 : ce que j’appellerai la « i-transformation » , qui consiste à implanter dans le cerveau un module de soudaine et irrépressible attirance pour tout ce qui relève du téléphone portable, mini-ordi et tout objet pouvant permettre une connexion web permanente ; c’est la préparation à la drague ouebienne.
– Phase 3 : retrait par trépanation de tout ce qui pouvait avoir un rapport même lointain avec quelque attrait culturel (lecture, arts, …)
– Phase 4, la pire : dé-vocabularisation. L’homme ne comprends plus les mots simples de « bonjour, merci, excuse-moi, s’il te plait » ; il devient à peine poli, voir ouvertement goujat; c’est à cause du module complémentaire obligatoire de transformation en parisien.
– Phase 5 : poissonisation ; l’homme perd ses repères et ses souvenirs perdurent 3 secondes.
Une fois ce cycle terminé, les hommes ayant survécu sont renvoyés sur terre et placés parmi nous.
D’où ce cri, profond, poignant, émouvant aux larmes que l’on peut entendre les nuit de pleine lune ou les nuit sans nuages, ou les nuits noires ou les nuits blanches ou les nuits folles ou les nuits d’insomnie : « Rendez nous les hooooooooooooooooooommmes »…
Chant rituel
Lundi tu m’ignore
De répondre tu oublies,
Venir te semble un tort
Ha, vraiment tu n‘es pas poli
Mardi tu veux être unique
Exceptionnel, adulé et lu
D’arrogance tu te piques
Ha, vraiment pour qui te prends-tu ?
Mercredi tu veux assouvir
Tes idées et tes envies
Egoïste et plein du pire
Ha, vraiment tu es pourri
Jeudi tu veux être séduit
Sans essayer d’être tentant
Pérorant et plein d’ennui
Ha, vraiment tu es lassant
Vendredi tu me laisse seule
Tu disparais et m’abandonnes
Ne t’étonnes pas si je t’engueule
Ha, vraiment t’en fais des tonnes
Samedi tu te fâches
Sans raison et pour rien
T’excuser te semble lâche
Ha, vraiment tu n’es pas malin
Dimanche, toi qui m’inspires
Tu ne sais pas, tu n’es pas là
Et puis je n’ose rien dire
Tant pis pour moi, encore une fois.