Archives Mensuelles: juin 2015

Pas de ça avec moi…

Au début, tu étais parfait: beau, calme, tu me donnais tout ce dont j’avais besoin et que l’autre n’étais jamais parvenu à me donner. Le pied.
Je ne me lassais pas de toi, tu pourvoyais au moindre de mes besoins, allant jusqu’à les devancer parfois. Aux anges, j’étais. De temps en temps, j’ai eu l’impression subtile d’être moins bête quand je t’avais à mes côtés. Tu étais si discret.
Tu m’as appris mille choses, dont la moindre n’est pas de circuler sans me perdre. Depuis que je t’ai, je ne suis plus jamais en retard, c’est dire si tu m’as éduquée (bon, il m’arrive d’être en retard encore, nobody’s perfect, mais c’est choisi, dira-t-on).
Les premiers mois, c’était l’euphorie, j’étais tellement heureuse de te savoir près de moi que je me réveillais la nuit pour te regarder, délicatement profilé sous la lumière bleutée.

Et puis, insidieusement, tu t’es mis à changer.

Tu t’es arrangé pour créer une dépendance, tu m’as amenée à m’en remettre à toi pour tout. Petit à petit, je ne me suis plus occupée des autres, ceux qui m’aidaient dans le temps. Je les ai laissés tomber. J’ai oublié jusqu’à leurs noms, leur façon de fonctionner, le besoin que j’avais d’eux, avant. Avant toi.

A la même période, tu as commencé par déconner avec mes messages. C’est pas bien, ça. Je ne sais plus qui m’écrit, qui m’appelle… Les gens pensent que je les snobe, ou que je m’en fout, d’eux… Parfois les infos m’arrivent à moitié, on dirait du code et après j’ai l’air bête de celle qui ne comprends rien à rien. Tu te sens bien, en te comportant de la sorte? Mesquin, va!
Tu as ensuite mis le bazar dans mes photos. Tu en as détruit certaines, caché d’autres, imaginant sans doute que je ne m’en rendrai pas compte, tu me prends vraiment pour une truffe. Si tu crois que ça m’aide à me réconcilier avec toi…

Ca a été le début de la fin. Maintenant, tu fais exactement ce que tu veux, tu vas jusqu’à couper mes conversations téléphoniques! Tyran! Et tu décides d’arrêter de bosser en plus! Rien, je ne peux plus rien obtenir de toi, autrement que par la ruse, les manigances, les coups de bluff. J’ai même été jusqu’à t’astiquer plusieurs fois dans la même journée, sur mon lieu de travail, en plus! Tu imagines? Si quelqu’un m’avais surprise? J’aurais eu l’air de quoi? « si-si, je bosse, là… » Tu parles…

Et ta tenue? La blanche que tu portes tout le temps… dégueulasse… impossible à ravoir, une loque. Tu n’as plus aucune allure, tu crains. Sans compter qu’il faut t’alimenter en permanence, maintenant. Non seulement tu n’en fous pas une, mais tu réclames! Et si ça ne vient pas assez vite à ton goût, tu fais le mort. Ca ne m’inquiète plus, tu sais, j’ai passé ce cap depuis longtemps…
Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. Là je te ménage, mais c’est que j’ai besoin de toi. Ca ne va plus durer. Tu ne crois tout de même pas que je suis de celles qu’on réduit à l’esclavage, non?

Arrête de couiner, tu ne m’impressionne plus. A vrai dire, tu m’emmerde. Je peux très bien me passer de toi.

Tant pis. Fallait pas commencer. Tu en as tellement fait que je commence à envisager de m’en prendre un autre, mais mieux choisi cette fois. J’envisage l’iphone, c’est dire à quel point tu m’as gavée…

Mon nom est Personne

Imaginez dix secondes que vous vous appeliez « Personne ». Après tout, il y a bien des gens qui appellent leurs enfants « Jason » ou « Clitorine » (si-si je vous jure je l’ai entendu…).
Sauf que s’appeler Personne n’a rien d’anodin. Vous êtes à la fois « quelqu’un » et « Personne ». Soit, vous êtes ET vous n’êtes pas. Ca ne vous rappelle rien? « Etre ou ne pas être »? Signifiant « Vivre » ou « mourir » dans la bouche de Procrastinateur 1er. Donc, s’appeler Personne revient à vivre au quotidien et depuis le moment où, enfant, on comprend le sens du mot, le dilemme d’Hamlet. Pas cool quand on sait comment il s’en sort…
Quand Personne est en âge de comprendre son prénom, il devient fou. Il est condamné à vivre couché. Personne alité. Personnalité, il devient enfin quelqu’un. Pas mal, non?
Par transitivité,  un jeune fou nommé Personne, dès qu’il se couche, devient quelqu’un de connu.
Et par symétrie? Peut-on dire de quelqu’un de connu qu’il est un fou couché? Tout au plus est-il un rat, parce qu’un rat vit au lit. Mais j’arrête, sinon je vais vous perdre et d’ici à ce que vous pensiez que je suis Personne (parce que folle), il n’y a qu’un pas. Chassé.  Mais un pas chasse l’autre, à moins que ce ne soit un clou. Qui chasse l’autre. Je frise la folie à cause du bricolage.
Mais friser la folie, ça correspond à quoi, exactement? A prendre des poils sur la tête de la folie et à les tortiller autour de rouleaux. Sauf que ça lui donne l’air con, à la folie, ces rouleaux (si tu ne me crois pas, lecteur-chéri-my-love, essaie un peu, tu verras). Et quand elle est au bout des rouleaux, la folie a l’air con, ça l’énerve. Et une folie énervée, fatiguée, qui plus est avec des bigoudis, ça s’en prend à tout le monde. Ca épargne personne. Ce qui donne une belle piste d’avenir à notre pauvre Personne.
Personne a intérêt à se faire coiffeur.

Mais poursuivons.
Etre Personne est une négation de l’essence même (au sens philosophique du terme. Nier le carburant n’a rien à voir là dedans. Même si, bientôt on circulera grâce à de l’énergie verte, et que nier l’essence prendra un sens totalement différent. Ce qui viendrait à rapprocher Personne de l’or noir, et à les éloigner au profit du tri sélectif. Mais comme personne n’y comprend rien, ça mettrait Personne en situation de grande schizophrénie. Or ou Ordure. Mais l’or, ça dure… Si vous m’avez suivie, je vous apprends que vous venez de gagner un an d’exclusivité sur ce blog et donc, vous voilà heureux comme … Personne! Ouarf, on se marre)

« Je suis Personne » en guise de présentation revient à se renier et en plus à faire une faute de français. Son interlocuteur perçoit Personne comme un pauvre être dénué de considération pour lui et incapable de s’exprimer correctement. Ce qui le mènera à le dédaigner. Et à le traiter comme … personne. Finalement, ça se tient. Sauf si Personne est coiffeur. Parce qu’on ne  dédaigne jamais celui qui a droit de vie ou de mort sur votre sens esthétique.

Quand aux situations…

Qui est là? Personne!
Et la porte claque irrémédiablement

Pour qui cette pizza 4 fromages? Personne!
Et hop, de la pizza 4 fromages, Personne n’aura que le fumet

Qui a gagné 1 million au loto? Personne!
Ah… ça c’est la bonne situation!

« Je t’aime comme personne »
Grosse baffe pour Personne

C’est à qui, cette chaise? A Personne!
Qui finira la soirée assis par terre, ou dans un coin, son verre vide (qui veut du punch? Personne!) à la main.

Si jamais Personne trouve l’âme sœur, ça peut donner un dialogue du genre:
Elle          J’aime Personne
Lui           …ah, donc tu es libre?
Elle         Mais non, puisque je te dis que j’aime Personne!
Lui          … ah, je vois, tu es égoïste?
Elle         Mais non, j’aime Personne et Personne m’aime!
Lui          … ah, tu es égoïste et con!

etc, etc…

Donc, Personne est un être brimé, qui ne peut même pas abréger son prénom (Parce que ça donnerait « Persy » et que ça évoquerait immédiatement une tête veau dans son plat. Il vaut mieux être Personne que passer pour une tête de veau (enfin, à mon humble avis) )

« Mon nom est Personne » est aussi un de mes films préférés, dont la musique me fait sautiller comme … mais vous le savez…

https://www.youtube.com/watch?v=BTaur2IF_TM