Le poids des pas

chaussure

Ces derniers temps ont été fertiles en réunions de travail. Que des choses passionnantes, bien sûr, dans des salles qui présentent la caractéristique sympathique d’être dépourvues de fenêtres. Comme on y reste entre 3 et 8 heures dans la journée, il faut bien trouver à s’occuper. J’ai recensé plusieurs moyens de s’abstraire un moment en réunion, à part les pauses techniques et verre d’eau (assez peu discrètes, puisqu’elles nécessitent de se lever.)
Mon préféré consiste à rester à l’écoute du bruit des pas dans les couloirs.
On apprend vite plein de chose :
–          Reconnaître les gens, bien sûr, mais aussi
–          Déduire l’heure. Un pas léger annonce une libération proche, un pas pesant et lent sonne 15h30/16h. Pas du matin précis, pas du midi pressé, pas de l’aprèsm’ pressant, pas du soir espoir,
–          Comprendre le degré de stress de la personne. Un pas lourd et pressé annonce une galère… imaginée, imaginaire ou réelle,
–          Un petit pas furtif annonce quelqu’un qui s’échappe momentanément ou qui s’échappe tout court, il est suivi du bruit léger du vent de la liberté…
–           Un pas glorieux (comment décrire… ouvert et bruyant ?) et vous savez que le chef, tout confit de son importance, arrive pour vous demander un truc bien long et pénible ou, autre option, claironner à quel point il a brillé en réunion.
–          Certaines femmes ont un pas d’homme. Lourd, régulier… et parfois de petites chaussures.
–          Les geeks n’ont pas de pas, ils portent des semelles crêpes, ils font partie des furtifs… D’ailleurs ce sont bien  ceux qui sont toujours injoignables et jamais responsables, non ?
–          Les secrétaires ont un pas pointu, qui martèle. On y détecte l’impatience, le manque de temps, le ras-le-bol. Si le pas est un peu plus lent, on y détecte le plateau chargé de cafés et l’envie de tout renverser sur les genoux de celui qui les a demandé, comme s’il ne savait pas se servir de cette F…..G machine,
–          Un pas cool prélude une pause-café, mais seul ou bien accompagné,
–          Un pas lourd et lent rentre de déjeuner, sans s’être lavé les mains,
–          Un pas lourd et rythmé rentre de déjeuner, mais l’eau froide a un peu dissipé la sensation de sommeil…
–          Un pas précipité signe un problème peu courant. Il doit y avoir un incendie, une fuite d’eau ou la machine à café est en panne,
–          Des sautillements n’existent pas, on n’est pas à la récré,
–          Un mélange de pas lourds et c’est l’autocongratulation et le sentiment de faire partie des gens importants (à l’échelle de la boîte, hein, pas grand-chose d’important à déplorer dans la compta, le contrôle de gestion ou le réseau)
–          Un mélange de petits pas légers et rapides, les stagiaires, encore pleins d’illusions, vont se raconter le film d’hier soir à la machine à café,

La prochaine fois, j’essaierai de communiquer avec la machine à café par télépathie, il est bien connu qu’elle a des tas de trucs à raconter…

Publié le 17 janvier 2014, dans Extrapolations, et tagué . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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