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La fée danse

Certaines périodes de la vie génèrent de drôles de réactions ; les ennuis en cascade par exemple, empêchent le cerveau de se mettre en action. Afin de ne pas se transformer temporairement en potiche décérébrée ou en ménagère de moins de 50ans abrutie par des émissions de télé,  intellectuellement proche de l’escargot, du chou-fleur ou (pire) du banquier, quelques possibilités d’activité se profilent :

–  Rien faire. Déprimant.
–  Lire des magasines piqués au coiffeur. Déprimant.
–  Joindre une réunion Tupperware (… je ne vise personne, c’est un concept…). Je ne suis pas prête.
–  Préparer une réunion Tupperware. No comment.
–  Aborder les voisins (pas le sexy one) pour faire connaissance et organiser un goûter de l’immeuble. Je préfère encore la réunion Tupperware.
–  Ranger la cave. Trop dangereux et je n’ai pas de le matériel de spéléo nécessaire.
–  Aller courir. Je le fait déjà ; mais au-delà de 3 fois par semaine, on a un tantinet l’impression de régresser vers un comportement mâle et un peu bourrin. J’essaye d’éviter. Et puis je n’aime pas sécher mes cheveux, toute cette blondeur lumineuse, ce blé soyeux…
–  Ecrire des chansons pour que Patrick Juvet fasse son come back. C’est une idée, mais la tâche est ardue…
–  Imaginer les pires supplices à faire subir à mon banquier. C’est en cours ; déjà à l’annonce de mon nom au téléphone, je sens sa gorge se nouer, la sueur perler entre ses omoplates et son rythme cardiaque s’accélérer dangereusement. Je vais tenter de créer chez lui un réflex pavlovien de trouille à l’évocation de ma personne.
–  Danser. AaAAaaah, la belle activité ! le beau défouloir

Danser donc.  De préférence tard le soir ou dans la nuit. Avoir fugacement l’impression de vivre plus intensément que ceux qui dorment. Fatiguer son corps pour faire taire son cerveau. Outrepasser le stress générateur d’insomnies par une saine fatigue, ludique, colorée, chargée d’émotions positives (c’est vrai : se déchainer sur rapper’s delight , c’est quand même autrement plus fun que tourner en rond devant son frigo…) ; bon, je crois que vous avez compris la motivation…

Seulement, voilà : en boîte, on n’est pas tout seul à danser. C’est lorsque l ‘on en prend conscience que les choses se corsent et perdent leur côté extatique. Par ce qu’hélas, les dance-floors ne sont pas peuplés que d’êtres en transe à l’idée de faire bouger leurs corps.

Ca commence par le « chauffeur de piste » : un individu costumé pour faire looké, mais raté. Tout en noir, le foulard de pirate sous le chapeau et le pantalon dans les docks martens. J’aime bien les docks, mais pour danser… on y perd un peu son jeu de jambes…
 allez savoir pourquoi, le « chauffeur de piste » s’adresse à la blonde la plus proche de la piste, en l’occurrence… pas d’bol…
Un petit pas de 2 sous les yeux désabusés des quelques clubbers qui trainent, pas dans le tempo, pas à l’écoute, juste bon à balancer sa danseuse, un peu comme dans un lave-linge sur le cycle essorage rapide. Le trip « tu es blonde, trémousse toi, fais joli ». Pfff…. Exit le chauffeur ; en plus il est pas beau.

Après ça les chasseurs entrent en scène. Ils sont aisément reconnaissables au fait qu’ils ne dansent pas. Ils dévisagent en faisant de petits mouvements de hanches, façon « je suis un mec sexy ». Pitoyables. Parfois ils émettent de petits cris en roulant des yeux. Atterrant. Impérativement les ignorer.

Autre variété de chasseurs : ceux qui savent danser. Les rois de la piste. Ceux-là sont un peu plus sélectifs : il faut faire joli à leur côté. Pas grave si on ne sait pas danser. C’est mieux même : comme ça on n’entrave pas leurs pas, on ne pourri pas leur show… fiers d’eux, sapés comme des macs tout droit sortis d’un film de Tarantino, à peu près aussi subtils et fins que les dits macs. Pas méchants, mais ils prennent toute la place. Et ils n’ont pas compris que je m’en contrefiche d’eux…Moi aussi, j’veux groover.

Sors enfin du lot le bon danseur. Rare. Plus dangereux car peut faire régner la confusion : dans les bras d’un bon danseur (un vrai bon, hein, j’insiste), on se sent légère et gracieuse, on a confiance, on plane ; on devient la reine de la piste. En plus les bons ont ça de particulier qu’ils laissent à leur partenaire sa part de gloire. En même temps, certains espèrent en récupérer les miettes, ‘faut pas rêver. Rapidement si possible. On ne peut pas leur reprocher d’essayer…
Mais les bons ont ceci de commun avec les poissons rouges qu’ils sont dotés d’une mémoire très courte. 2 à 3 secondes. Donc brille sur la piste ma fille, profites-en parce qu’après tu retourneras à ton statut plébéien de danseuse de base. Et on fera comme si on ne t’avait jamais vue avant… et n’y revient pas, ce n’est pas la peine.

Autre profil : celui qui vient tout seul, mais avec l’objectif inscrit en lettres de feu sur son front de repartir accompagné; ça clignote. il ne sera pas regardant sur la qualité du matériel, au point ou il en est…. Facilement repérable à son sourire figé, il essaye de donner l’impression de s’éclater et cherche désespérément une cible potentielle. Dommage pour lui, il vient seul et il a 100% de chances de repartir seul.

Tant que la place est préservée, l’avantage c’est que l’on peut faire n’importe quoi. Le corps bouge sous le seul contrôle de la musique et la raison n’est pour rien dans tout ça. J’adoooooooore. Mais après 3h du matin, il n’y a plus 1cm2 de libre pour donner à son corps les moyens de s’exprimer correctement, plein de gens qui sont là par hasard et ont tué le temps à boire sont plus ennuyeux qu’amusants et il y en a tellement qui attendent pour entrer qu’il vaut mieux battre en retraite. Mais pas sans avoir piétiné les docks du chauffeur de piste et lacéré son foulard stupide…

Du côté obscur de la force

Changeons de cap pour ce soir. Soyons drôle à faire se rouler par terre les foules, pleurer les statues, se tordre le zouave du pont de l’Alma (à défaut de l’égoutier, la noblesse), s’asphyxier les banquiers.
Ce soir, c’est « macumba night » pour les internautes,  whisky à flot pour les clubbers,  boule disco et  bottes en vinyle orange pour tout ceux qui aiment trémousser leurs corps aux son des Boney M.

Ce soir a sonné l’heure du bilan, des révélations. Attendez-vous à enfin connaître les trucs dingues qui traversent la vie et accessoirement la tête d’une blonde.

D’abord, ôtez-vous de la tête que la blonde est ce petit animal doux et angélique qui fait classiquement se pâmer l’occidental moyen.
La blonde sait aussi très bien s’empiffrer devant la télé en regardant des inepties.
La blonde peut traîner en jogging infâme pendant tout le week-end, chanter faux en balançant ses noyaux sur les terrasses des voisins (en espérant secrètement flinguer leurs plantations), rire grassement et bruyamment à des blagues même pas drôles et se curer les ongles devant tout le monde.
La blonde connaît des tas de gros mots, sait parfaitement construire des phrases ordurières du pire effet et connaît des gestes grossiers qu’elle n’hésite pas à destiner aux hommes. Surtout sur le périph’.

La blonde peut tout à fait passer du rôle de jolie petite chose avantageuse à promener à son bras à celui, nettement moins décoratif, de « fée pétasse ».

Et la fée pétasse agit promptement et se venge sans vergogne.

Moment historique… tocsin, trompettes, angelots nus et Robert Downey Jr en pagne…

Ici est en train de naître sous vos yeux, public ébaubi, la super-héroïne des temps modernes, celle qui traque le malfaisant, qu’il soit réel ou virtuel, qui pénètre les arcanes des cerveaux dérangés pour en extraire la moelle putride et la donner en pâture aux cafards de la toile.

Son but : exterminer les empêcheurs de rêver en paix.
Ses armes : les mots, néologismes, oxymores, borborygmes, faux amis, antonymes et autres substantifs.
Son look : Alors là, je dirais… très élégant et sexy, mélange de cat-woman et Audrey Hepburn, démarche féline, allure gracieuse et fragile, œil de velours et parfum envoutant. Irrésistible. Mais elle est autorisée à changer de look. J’aime bien le genre Carmen Mc Callum aussi. On la décolore un peu et elle est parfaite.

Comment définit-on un empêcheur de rêver en paix, me direz-vous ?
C’est très simple : toute personne qui par ses actes ou ses paroles brise en vous un de ces petits fils doré qui vous donnent l’illusion parfois de pouvoir atteindre les cieux d’un petit coup de talon, de pirouetter dans un flot de strass argentés et d’entendre à vos oreilles résonner une musique divine, de préférence interprétée par Brian Ferry

Un exemple basique:  
Vous avez passé un long moment à vous préparer ce matin pour arborer ce look détendu et fatal qui est supposé attirer à vous les foules.
L’Empêcheur De Rêver En Paix (EDREP pour simplifier) arrive et vous pourri votre groove en vous trouvant l’air « affreusement fatigué(e) » ou annoncer que vous avez besoin d’une « bonne » coupe de cheveux. (le « bonne » est sans doute le détail le pire de l’assertion)
Que faites-vous ? Vous filez aux toilettes pour interroger d’un œil inquiet le miroir le plus proche, inondé de lumière crue, qui vous renvoie l’image pitoyable et bleutée de votre propre  déconfiture.
Que fait la fée pétasse ? elle répond d’un air détaché « oui, tu as remarqué, mais au moins, moi, j’ai des raisons de ne pas dormir, la nuit… », l’oeil lubrique et la moue mutine.
Ou encore, vous avez l’impression d’avoir (enfin) fait une rencontre sympa avec un individu pas désagréable du sexe opposé ; vous buvez un verre ensemble. L’EDREP qu’il (ou elle) dissimule habilement  va se révéler en vous plantant là au milieu d’une phrase au vocabulaire recherché et à l’humour subtil, sans autre forme de procès, pour partir répondre au téléphone. Un appel « important » (plus que vous en tout état de cause).
Que faites-vous ? Basiquement, vous attendez la fin de la conversation.
Que fait la fée pétasse ? Elle se lève et quitte la table sans payer et sans se retourner ; si elle peut renverser une consommation sur les genoux de l’impoli, c’est encore mieux.

Il y a pléthore d’exemples et d’anecdotes à relater ici et la fée ne va pas gêner.
Pourfendons ces individus malsains et jaloux qui nous pourrissent le quotidien, haro sur les malfaisants et place aux rêveurs qui veulent rêver…

Bad karma ou scoumoune?

Bien; il y a des périodes de la vie où …  des jours de la vie qui sont des bouches d’oubli (clin d’oeil à la noblesse parisienne qui reconnaîtra, si elle me lit..), des moments que l’on aimerait ignorer, où l’on souhaiterait  avoir une mémoire de poisson rouge (ou de salsero), c’est-à-dire 3 secondes. Des périodes durant lesquelles une somme totalement improbable de trucs désagréables arrivent en même temps.

Par exemple quand les déboires bancaires évoqués ici, déjà assez pénibles, se couplent avec … un casse postal… hé bien ça fait : un chèque à destination des impôts dérobé et encaissé par un quidam. Un scénario tellement pourri que même TF1 n’en voudrait pas. Même TF1 jugerait ça pas crédible.

Explication: Il existe des individus assez tordus pour braquer des postes, embarquer le courrier et falsifier les chèques qu’ils y trouvent.
Evidemment, c’est un business qui ne marche qu’à Noël… période d’envoi, non seulement de 4eme trimestre de TVA, mais de cadeaux financiers pour les petits-enfants, les enfants, les parents…  et ces individus sont suffisamment malfaisants pour braquer MA poste. Embarquer MON chèque. Falsifier MON chèque. Je ne vois que des publicitaires ou Patrick Juvet pour en avoir après moi comme ça.

Va expliquer ça à la police maintenant :
Moi  «  alors voilà, on m’en veut à mort, on essaye de me ruiner ; je pense que c’est Patrick Juvet, Didier Barbelivien ou un publicitaire drogué jusqu’à la moelle, voir les 3 réunis, qui complotent contre moi ; ils se sont associés à mon banquier qui n’aime pas que l’on transcrive ses propos incohérents pour les jetter en pâture au grand public».
L’agent de police : « quelles preuves avez-vous ».
Moi : « Quoi, vous ne me lisez pas chaque semaine ? »

… ‘faut que je fasse gaffe, je risque de finir en garde à vue…

Ajoutons à cela le technicien de Darty qui refuse d’admettre que mon lave-linge fuit (il croit que c’est un plaisir pervers de bloquer une matinée pour le faire venir ?), mon téléphone fixe qui a expiré après que je lui ai mis des piles (certes, il eu fallu des accus, mais c’est écrit en mini-caractères chinois sur une étiquette délavée) et le circuit électrique de la salle de bain qui fait clignoter l’éclairage et  fonctionner le sèche-cheveux en morse, tout ça dans les mêmes 10 jours, et je vais finir par croire au karma… j’ai dû faire un truc hautement répréhensible ces derniers temps, reste à cibler quoi.

Ah… ce soir j’ai croisé mon voisin dans le parking. Devinez quoi ? il descendait les poubelles, en jogging… de là à imaginer qu’il me lit… Aaaarghhhh….

Loi dite « du voisin sexy »

C’est un peu comme une loi de Murphy ou LEM (loi de l’emmerdement maximum).

Posons le postulat suivant : parmi vos voisins d’immeuble tous plus insipides les uns que les autres et sur les mœurs desquels j’ai déjà un peu glosé ici « votre voisin du dessous »  et là  « bon voisinage » , se trouve un individu qui rattrape les autres ; mais alors tous les autres… un homme au charme discret, au sourire ravageur, au torse glabre et musclé ( pas de fantasmes inutiles, je l’ai croisé à la piscine, mais j’y reviendrai), gentil, prévenant … marié… et qui présente la caractéristique énervante de me croiser uniquement dans les pires conditions.

– Au parking : quand je suis en train de jurer comme un charretier après le tablier de mon scooter qui refuse de s’accrocher correctement. Le geste menaçant, la chaussure pointant dangereusement vers le pneu, la hargne déformant mon visage aux traits pourtant si délicats…

– Dans la rue, quand je chante à tue-tête Dalida en  me trémousant en rythme… en symbiose parfaite avec la musqiue, mais totalement déconnectée des réalités cruelles…

– Dans le couloir qui mène aux caves quand je suis déguisée en homme de ménage, jogging mou, cheveux pendants, œil torve, regard fixe, machoires serrées et multiples sacs menaçant de céder aux bras ; en général, je porte mes tongs sur mes chaussettes et je tiens mes clés entre les dents. Pas de quoi pavoiser.

– Dans l’ascenseur, quand je descends les poubelles ; petite précision : je descends les poubelles en général après avoir fait le ménage ; donc look approchant celui décrit précédemment. Avec peut être, en plus, les cheveux collés au front et les lunettes de travers. Le ménage est pour moi comme un exutoire, une sorte de sport en salle duquel j’aime sortir exténuée mais en vainqueur. (Paradoxalement, malgré ma rage à vaincre, je suis souvent terrassée par les charges impitoyables de la poussière et des traces calcaires. Bref.)

– A la piscine donc. Dans les films, « rencontre à la piscine » signifie: bikini sur une plastique irréprochable, peau bronzée et parfumée  subtilement par les huiles solaires, cheveux fous, lunettes de soleil et ongles de pieds peints en rouge nickel. Dans ma vraie vie, « rencontre à la piscine » se lit:  en maillot nageur, avec la marque des lunettes incrustée dans les paupières, les cheveux tout plats, le reste de maquillage formant un halo noir sous les traces de lunettes et les tongs claquantes. Comme quoi la vie, ce n’est pas du cinéma. Et il ne faut pas croire tout ce qu’on voit sur les écrans (c’est valable aussi pour meetic). Au secours…

Donc voilà la situation ; ou comment avoir l’air sympa et un peu à la masse. C’est absolument incroyable, mais autant je suis amenée à croiser les autres habitants de l’immeuble dans des conditions normales, autant lui, jamais. Et à chaque fois que je redoute de croiser un humain en  rentrant chez moi (pour diverses raisons majoritairement liées à l’esthétique), ça ne loupe pas : à chaque fois je tombe sur lui.

Comble de rage : Les rares fois ou je suis « normale », je tombe sur lui et sa femme.

C’est presque un jeu. 

Aujourd’hui ça n’a pas loupé, je reviens de mon jogging, suante, rouge, attifée n’importe comment ; j’appelle l’ascenseur, et là, horreur-malheur, du bruit dans le couloir, la porte qui claque et entre in-extremis mon voisin dans la cabine, un petit sourire ironique aux lèvres. Humpf….

Quelle conclusion en tirer ?

1 – Vraisemblablement il n’est pas dans mon karma de prendre contact avec ce voisin là.

2 – Plutôt avec celui qui pue la gauloise et se sent obligé de m’accompagner au parking au lieu de me laisser descendre seule et d’attendre le retour de l’ascenseur.

3 – Il est nécessaire de se préparer pour descendre les poubelles avec autant de soin que pour aller au bal. Why not, mais ça me paraît excessif.

4 – Je suis nulle pour les rencontres ? … on dirait…

Banksy aux enchères

Incroyable… Info, buzz, intox, effondrement d’un mythe? .. à suivre…
http://fr.news.yahoo.com/57/20110117/tod-l-identit-de-banksy-mise-aux-enchres-99752b7.html