parlottes
Il peut arriver que des détails accrochent l’imagination. Il peut arriver aussi que, pris par le rythme trépidant du quotidien, nous ayons ce que j’appelerais des décrochages de la perception.
Par exemple lorsque la fleuriste, soucieuse de coller la vignette adéquate sur le bouquet que j’ai composé avec finesse et goût, me demande "anniversaire ou plaisir, mademoiselle?" et que je m’entends après une infime hésitation, lui répondre "plaisir", j’ai brièvement l’impression d’avoir à faire un corps de métier inhabituel (pour moi). Je ne sais pas s’il existe des packs "anniversaire" dans les maisons closes, mais après tout, pourquoi pas? on peut même imaginer, à l’instar des chèques FNAC ou Sephora, un chèque "Mme Claude", prestations anniversaire, valable 1 an…
Autre exemple, la publicité pour l’armée de terre qui circule actuellement par bus interposés. On y voit un visage dessiné en gros plan, sur un fond façon "camouflage". Cette pub incite à se renseigner par le biais du site internet sans doute créé à cette effet, "devenezvousmeme.com". Hier, le bus est passé un vite (et un peu tôt) devant moi, et j’ai lu "Devenez vous-même CON"; je doute que ce soit le but recherché par l’équipe dédiée au projet. Et j’ai du mal à imaginer être la seule à lire (rapidement certes) ça.
Dans un tout autre registre, le film "Une exécution ordinaire", par ailleurs un bon film, oblige les ouvreuses dans les cinémas un peu petits, à vous diriger vers la salle en vous proposant tout sourire "pour une exécution, par ici". A l’heure de la "terreur UGC", c’est on ne peut plus approprié…
Publié le 17 février 2010, dans Extrapolations. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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