Archives Mensuelles: octobre 2009

Le jean « slim »

Le jean slim

 

Il ne vous aura pas échappé cette tendance qui semble, hélas, perdurer…

Cette seconde peau souvent mal ajustée, trop courte, à l’entrejambe glissant et aux poches trop en relief dont les ados jeunes et moins jeunes, aiment à s’emballer… le « jean slim ».

Un truc dont ni la couleur, ni la forme ne mettent en valeur, un truc peu confortable et entravant, un truc qui donne une démarche de pingouin, un truc qui ne pardonne aucun gramme superflu.

Mais POURQUOI, oui, POURQUOI porte-t-on ce truc ? et tout d’abord, pourquoi le vend-on ? et QUI a eu l’audace de le concevoir ?

Un jour, un esprit pervers et mal intentionné a décidé unilatéralement qu’en plus des agressions quotidiennes et permanentes concernant la ligne et la minceur, il serait agréable de souligner le moindre de nos défauts physiques par un vêtement collant, boudinant et dont l’épaisseur démesurée ne fait qu’aggraver une situation déjà hors de contrôle. Cet individu néfaste aurait dû être désintégré immédiatement.

Le problème, c’est qu’il avait (à l’époque) des amis. Des amis riches et moqueurs qui ont accepté de fabriquer l’objet de sa création ( le slim, Frankenstein de la mode ?). De trouver les tissus, les déclinaisons, les designs… des gens méchants et sans scrupules qui ont inondé le marché de ces pièces ignobles.

Mais qu’avaient-ils en tête et surtout : étaient-ils tous si minces qu’ils n’ont pas réalisé la portée de leur geste ?…

A la suite de cela, des publicitaires corrompus et immoraux (je sais, associer « publicitaires » et « immoraux » dans une même phrase relève du pléonasme, mais il faut que j’étoffe) ont fini par faire entrer, à grand renfort d’images sub-abominables dans nos cerveaux trop perturbés par les intenses pilonnages médiatiques, et donc dans l’incapacité absolue de réagir dignement, dans ce qu’il reste de nos cerveaux, devrais-je dire, l’envie pernicieuse d’acquérir l’un de ces pantalons. Le mot « pantalon » me semble par ailleurs totalement inapproprié. Gros collant moche, succédané de combinaison de plongée ou morceau de gant géant me paraitraient plus juste…

Nous voilà soumis aux diktats de la nouvelle mode.

Une fois la décision prise, il faut passer à sa transformation en acte. Donc, aller dans une boutique, choisir l’objet et … investir une cabine…. Que celui ou celle qui a passé le test de la cabine haut la main du premier coup me jette le premier prince au chocolat. Que celui ou celle qui ne s’est pas retrouvé(e) à sautiller convulsivement après avoir enfilé la première jambe et en essayant d’accéder à la seconde me téléporte dans sur une planète sans kiri. Une fois l’engin enfilé, que celui ou celle qui s’est immédiatement trouvé(e) désirable, pas du tout engoncé(e) , élancé(e), en un mot : chic et sans bavure, me transforme en Casimir. Ce n’existe pas. Ou alors dans un monde meilleur et sans miroirs.

Mais bon.

L’être humain est ainsi fait qu’il est sans peur et sans reproche en ce qui concerne les phénomènes de mode. Donc, voilà. On a son « slim ». Au passage, ceux qui ont plus de 25 ans se souviendront sans doute que le slim, dans une époque pas si lointaine, c’était une pâte verdâtre, à la consistance, euh… immonde… et destinée à faire d’horribles blagues à ses petits camarades. A notre  époque ou la cigarette est effacée des images les plus collector et ou Gainsbourg va finir par se retrouver avec  un bâton de réglisse à la main, la pâte slim ferait l’effet d’une bombe. On aurait sans doute une amende si on l’exhibait dans la rue, à la sortie des classes.

 

Bref, maintenant, le « slim » est un objet mode et tendance. Je vous mets au défi de trouver une paire de chaussure qui aille avec. Ou un haut. Un haut qui arrive au dessus du genou, je veux dire. Sinon on met un legging (à l’époque, on appelait ça « caleçon », mais ça doit avoir une connotation trop « vieux monsieur », ça peut gêner).

Les chaussures, donc.

Dans l’ordre :

          Plates : Effet grands pieds garanti. Pas beau du tout

          A talons : Effet pouffe garanti. Pas terrible non plus

          Avec des bottes plates : bof… seule issue, mais avec un haut bien long et là, j’ai déjà donné mon avis.

          Avec des bottes à talon : Voir 2 lignes plus haut

          Avec des baskets : tu sors  direct de cet ordi… téfoutoi…

          Avec des ballerines : et pourquoi  pas un ruban dans les cheveux…

Les hauts , maintenant:

          Court : Effet grosses fesses à tous les coups

          Aux hanches : Effet « j’ai mon pull des 80’s, je l’aime et alors » mixé avec effet « j’ai une culotte de cheval et alors? »

          Long : déjà abordé

 

Pourquoi s’obstiner ? pour avoir une démarche ridicule, les fesses aplaties, la culotte de cheval bien dessinée  (j’ai remarqué  que le « slim » donne un effet « culotte de cheval » même sur les filles qui n’en ont pas – de culotte de cheval- et aussi chez les hommes – dingue, non ?-)?  Franchement, je n’en vois pas l’intérêt.

Pour se sentir confortable ? pfff…. Ceux qui ont essayé de faire rien qu’un petit saut le savent bien : les deux jambes sont jointives, comme prises par un élastique, on ne peut pas décoller et on tombe.

 

Le slim reste pour moi un mystère total : c’est un article de mode très prisé, très moche et totalement dépourvu d’intérêt. Comme les émissions de téléréalité, tiens…

 

Ode à l’idiot périphéen

Ode à l’idiot périphéen

Sur l’air de « comme d’habitudeeeeeeeee »

De loin, je te vois foncer,

Dans tes habits guerriers

Comme d’habitude,

Anonyme, bruyant et nerveux

Tu arrives trop vite,

Comme d’habitude

Et moi, je cherche la place

Pour me rabattre vite

Comme d’habitude

Mais là

Je ne peux me glisser,

Comme d’habitude

 

Tu passes et tu me bouscule

Tu ne préviens pas,

Comme d’habitude,

Sur toi, je hurle dans le froid,

J’ai peur que tu me broies,

Comme d’habitude

Ma main, presse le klaxon

Presque malgré moi

Comme d’habitude

Mais toi,

Tu me montre ton dos,

Comme d’habitude

Et puis, je clignote très vite,

Je sors de la file,

Comme d’habitude,

Toute seule, je mate mon rétro,

Je suis en retard,

Comme d’habitude,

Tranquille, je quitte ma place,

Tout est sous contrôle,

Comme d’habitude,

J’ai froid,

Je bouge les doigts,

Comme d’habitude,

 

Comme d’habitude,

Sur le périph’,

Je vais jouer,

A klaxonner,

Comme d’habitude,

Je vais freiner,

Oui, comme d’habitude,

Je vais me méfier,

Comme d’habitude,

Enfin je vais passer,

Oui comme d’habitude

 

De nouveau, tu arriveras,

Très vite,

Tu me colleras,

Moi je freinerai,

Comme d’habitude,

Toi ;

Tu klaxonneras,

Tu t’énerveras,

Comme d’habitude,

Toute seule,

J’irai de côté,

Entre 2 camions,

Comme d’habitude,

Mes peurs,

Je les cacherai,

Comme d’habitude

 

Mais comme d’habitude,

Même la nuit,

Tu vas passer

De bien trop près,

Comme d’habitude,

Tu fonceras,

Oui, comme d’habitude,

Je t’engueulerai

Comme d’habitude,

Tu m’insulteras,

Oui, comme d’habitude,

 

Un jour,  pas comme d’habitude,

Tu finiras

Par te planter,

Pas comme d’habitude,

Tu tomberas,

Pas comme d’habitude

 

Pas comme d’habitude,

Tu glisseras,

Pas comme d’habitude,

De près les pneus tu verras,

Pas comme d’habitude,

Tu t’encastreras,

Pas comme d’habitude….

 

 

djungle mood

… le djungle mood est est concept personnel, développé pendant de longues marches dans des environnements tropicaux et humides. Bon, bien évidemment, je ne vais pas là commencer à me plaindre d’avoir eu la chance, dans ma vie de petit scarabée (n’y voyez pas là de connotation connexe avec des connaissances connues), d’aller explorer des contrées à l’exotisme moustiqueux et chaud. Le propos n’est pas là. Le propos, si vous avez envie de me suivre dans les méandres gluants d’un mental ralenti par l’absorbtion de substances licites, le propos disais-je est de retranscrire avec réalisme, verve et couleurs, un sentiment étrange et venu d’ailleurs, imprénétrable comme la sus-mentionnée jungle et collant comme des fonds de bocaux de gulab jamun.
Si vous n’avez pas eu la chance de marcher dans une jungle par temps couvert, en revanche, vous avez peut-être dans votre vie été dans un hammam, marché dans la vase bretonne, eu très chaud dans le métro, touché des salades gluantes et pourries au fond de votre frigo (n’y voyez pas offense, on est tous débordés de nos jours et le nettoyage du frigo ne présente pas autant d’intéret que la lecture assidue de "gala", no prob’), été piqué par des rosiers agressifs de n’avoir pas été taillés et pour finir, vous avez sans doute passé des heures épanouissantes à lutter sans la moindre chance contre des moustiques vicieux. Statistiquement, vous avez peut-être aussi eu peur de marcher sur une vipère ou un scorpion.
Le djungle mood, c’est tout ça mélangé.
Mais en plus, vous êtes loin de chez vous, le portable ne passe pas, vous n’avez plus aucun vêtement propre, vos cheveux semblent lutter pour être sélectionnés comme rôle principal dans le "rocky horror picture show" (sans le reste de votre estimée personne), vous avez perdu 3 fois une chaussure dans la boue gluante, vos chaussettes concurrencent vos cheveux lors des castings, la pluie menace, votre déodorant est totalement inefficace depuis des heures. Et je m’abstiens de mentionner les bestioles aux cris étranges, les trucs qui piquent, les grenouilles venimeuses (ne maitrisant pas la danse du ventre, elles ne font pas partie de mon vivarium, c’est pour ça que je les honnis lâchement) et les singes farceurs qui gloussent devant vos efforts désespérés pour éviter la chute; je ne parle pas non plus (your heart is as black as night) de la pluie qui tombe trop vite pour envisager le moindre repli stratégique, ni des plantes étrangement surdimensionnées au tronc couvert d’épines de la taille d’une fourchette de camping, mais en plus solide. (I’m gonna loose my mind).
Donc si vous m’avez suivie, vous visualisez la situation. Rien de dramatique, mais un concentré de sensations peu affolantes pour les individus raffinés et subtils que nous sommes. (your eyes maybe whole). J’appelle ça mon "djungle mood". Et c’est ce que me donne comme impressions le quotidien en ce moment. Un truc collant, désagréable, difficile à éviter, prégnant et semblant de pas avoir de fin.
 
Au moins, dans la jungle, on a envie de prendre des photos.
 
 
Merci Melody Gardot, de m’avoir accompagnée dans cette transe existentielle.
 

Plébiscite

Et oui, ça arrive…
Hier soir, 100% de l’auditoire concerné (à savoir toutes les personnes présentes sauf moi) ont unanimement plébiscité mon retour sur la toile molle et gluante. Mes écrits sont donc à nouveau en mesure d’être appréciés à leur juste valeur. Moment de gloire et folle illusion d’un futur baignant dans la culture, la littérature, la reconnaissance par mes pairs… quelle extase… bon, il y a évidemment un hic, à savoir: mais comment diable vais-je retrouver le chemin de mon vivarium? le pauvre, délaissé et abandonné depuis si longtemps dans la jungle d’un quotidien gris et sans saveur, sans doute recouvert d’une foison de branchages épineux, a dû se fêler, se briser, libérer les petits être géniaux mais susceptibles qu’il abritait… les costumes de scène sont à refaire, les musiques à retrouver, les couleurs à dépoussiérer, les amis facétieux à ré-apprivoiser. Longue est la route, et encore faut-il la localiser. Mais face à la demande, je me dis que le jeu en vaut la chandelle. Alors je vais sortir ma boussole, mon clavier-suisse, mes chaussons verts et mon mug, libérer les flux psychédéliques qui stagnent au plus profond de mon cerveau reptilien et tenter un come-back fracassant.
 
Amis confiants, vous ne serez pas déçus, bientôt ma causticité naturelle va transformer votre regard sur un quotidien parisien à l’hyper-consommation traumatisante, bientôt un univers d’émotions jusqu’alors accessibles uniquement sous l’emprise des drogues les pires, comme la musique de Didier Barbelivien en 1985, va venir à vous et exploser en une myriade de labyrinthes festifs…
 
6U soon