djungle mood
… le djungle mood est est concept personnel, développé pendant de longues marches dans des environnements tropicaux et humides. Bon, bien évidemment, je ne vais pas là commencer à me plaindre d’avoir eu la chance, dans ma vie de petit scarabée (n’y voyez pas là de connotation connexe avec des connaissances connues), d’aller explorer des contrées à l’exotisme moustiqueux et chaud. Le propos n’est pas là. Le propos, si vous avez envie de me suivre dans les méandres gluants d’un mental ralenti par l’absorbtion de substances licites, le propos disais-je est de retranscrire avec réalisme, verve et couleurs, un sentiment étrange et venu d’ailleurs, imprénétrable comme la sus-mentionnée jungle et collant comme des fonds de bocaux de gulab jamun.
Si vous n’avez pas eu la chance de marcher dans une jungle par temps couvert, en revanche, vous avez peut-être dans votre vie été dans un hammam, marché dans la vase bretonne, eu très chaud dans le métro, touché des salades gluantes et pourries au fond de votre frigo (n’y voyez pas offense, on est tous débordés de nos jours et le nettoyage du frigo ne présente pas autant d’intéret que la lecture assidue de "gala", no prob’), été piqué par des rosiers agressifs de n’avoir pas été taillés et pour finir, vous avez sans doute passé des heures épanouissantes à lutter sans la moindre chance contre des moustiques vicieux. Statistiquement, vous avez peut-être aussi eu peur de marcher sur une vipère ou un scorpion.
Le djungle mood, c’est tout ça mélangé.
Mais en plus, vous êtes loin de chez vous, le portable ne passe pas, vous n’avez plus aucun vêtement propre, vos cheveux semblent lutter pour être sélectionnés comme rôle principal dans le "rocky horror picture show" (sans le reste de votre estimée personne), vous avez perdu 3 fois une chaussure dans la boue gluante, vos chaussettes concurrencent vos cheveux lors des castings, la pluie menace, votre déodorant est totalement inefficace depuis des heures. Et je m’abstiens de mentionner les bestioles aux cris étranges, les trucs qui piquent, les grenouilles venimeuses (ne maitrisant pas la danse du ventre, elles ne font pas partie de mon vivarium, c’est pour ça que je les honnis lâchement) et les singes farceurs qui gloussent devant vos efforts désespérés pour éviter la chute; je ne parle pas non plus (your heart is as black as night) de la pluie qui tombe trop vite pour envisager le moindre repli stratégique, ni des plantes étrangement surdimensionnées au tronc couvert d’épines de la taille d’une fourchette de camping, mais en plus solide. (I’m gonna loose my mind).
Donc si vous m’avez suivie, vous visualisez la situation. Rien de dramatique, mais un concentré de sensations peu affolantes pour les individus raffinés et subtils que nous sommes. (your eyes maybe whole). J’appelle ça mon "djungle mood". Et c’est ce que me donne comme impressions le quotidien en ce moment. Un truc collant, désagréable, difficile à éviter, prégnant et semblant de pas avoir de fin.
Au moins, dans la jungle, on a envie de prendre des photos.
Merci Melody Gardot, de m’avoir accompagnée dans cette transe existentielle.
Publié le 18 octobre 2009, dans Extrapolations. Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.
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