Archives de Catégorie: Capillotractions
Fraternité, tolérance et …
En ces temps troublés où la propension est plutôt à la tolérance, il y en a qui ne se gênent pas pour être… comment dire… en dehors des tendances ?
Pour exemple, cet édifiante nouvelle : La Russie interdit aux gays et transsexuels de conduire.
http://www.konbini.com/fr/tendances-2/russie-interdit-conduite-aux-travestis-et-aux-transexuelles/
Je cite « La liste inclut également les fétichistes, les voyeurs et les pédophiles mais aussi les joueurs compulsifs et les cleptomanes. Cette législation est censée réduire les accidents de la route en interdisant aux personnes ayant des troubles mentaux de s’aventurer sur la route. »
Voilà voilà.
Comment dire… Le plus simple est de procéder par analogies (comme tu le sais, Lecteur-Chéri-Mon-Amour, l’analogie est mon fer de lance. Ou comment twister le point de vue de Napoléon pour qui « un petit dessin vaut mieux qu’un long discours»)
Imaginons-nous dans un pays où les dirigeants pensent « à la russe » (on n’est pas obligés d’imaginer Depardieu en maillot de bain). Et transposons.
Parlons, par exemple, des cons.
La connerie peut facilement être mise en parallèle avec une maladie mentale :
(Maladie mentale : Souvent associée, à tort, à une faiblesse, à une perte de contrôle ou encore à des événements pénibles mais spectaculaires, lesquels sont souvent médiatisés –
See more at: http://www.fondationdesmaladiesmentales.org/les-maladies-mentale.html#sthash.nqC5oxV5.dpuf)
La connerie peut être pénible, spectaculaire, l’apanage des faibles. Pour le résultat d’une perte de contrôle, je suis moins sûre, parce que ça suppute qu’il y ait eu un jour « contrôle » or les cons ne me paraissent pas contrôler grand-chose d’autre que leur connerie et ça, ils ne le perdent jamais.
Donc, dans un raisonnement dit « A la Russe » (attention, il y a des trucs « à la Russe » que j’aime bien. Les cornichons, par exemple), les cons, malades mentaux, peuvent être interdits de conduite. Je suggère d’élargir le concept : interdisons-leur de voter et de se reproduire, ils représentent un danger pour la marche du monde.
Les vieux sont faibles et assistés. Qu’est-ce qu’on pourrait leur interdire ? … par exemple, on pourrait décider qu’ils n’ont pas le droit de sortir de chez eux ? Dehors, faibles et sourds, ils mettent en danger les conducteurs de 4X4 en se promenant en travers de leur route.
Les pauvres aussi sont faibles et assistés. On devrait leur interdire d’accéder aux grandes et belles cités bobo. Ils ne devraient pas avoir le droit de se cultiver en allant, par exemple, voir des expos ou des pièces de théâtre. Interdisons la culture aux pauvres.
Les chômeurs sont totalement fous après avoir eu à faire à pôle-emploi. Il faut d’urgence les empêcher de semer le désordre. Interdisons-leur donc de prendre les transports en commun, ils seraient source de danger pour ceux qui ont un job. Et comme ils n’ont (par extension) pas le droit de conduire, ils seront chez eux. Cachés. Pour plus d’effet, comme ils ne pourront plus se manifester, excluons-les aussi des statistiques, comme ça on fera croire que le chômage baisse.
Les gros ? Interdits d’avion et de train. Ils prennent trop de place. Ils débordent sur les minces, ils ont les doigts gras , ils sont mal habillés.
Les moches ? Interdits de selfie, de parution sur FaceBook. Il faut que les enfants croient en la norme « magasines », que les jeunes filles se mettent au botox à 15 ans et que les jeunes femmes se fassent refaire les seins à 23.
Les petits, les grands ? Interdisons-leur de s’habiller ! Créons des tenues pour les gens « hors-standard ». Un uniforme bleu foncé pour les trop grands, un rouge foncé pour les trop petits. Et des plumes au fondement des roux.
Les maigres ? Sacrilège ! Il faut payer pour être maigre ! Interdisons-leur l’accès aux restaurants, aux plages, à tous les endroits où ils pourraient semer la pagaille en réveillant la jalousie de ceux qui veulent maigrir.
Les gens qui lisent ? (s’il en reste) Quel danger! ils peuvent inciter à réfléchir! Interdisons leur l’accès aux librairies, séquestrons-les et ligotons-les sur des chaises de bureau (les moches bleues bas de gamme qui font mal au cul) face à « touche pas à mon poste ». Ceux qui réfléchissent et sont éminemment subversifs sont plus que dangereux pour le peuple. Il faut TOUT leur interdire. Je propose qu’on les trépane. Ils pourront faire le public chez Hanouna.
Les mal habillées ? Au ban de la société ! Interdisons-leur de sortir en dehors de tranches horaires précises (2h à 5h du matin, par exemple), ainsi elles ne perturberont pas l’esprit grégaire. Toutes en slim et baskets à talons compensés !
Les roux? Interdisons-les tout court, brûlons-les. Ce sont des sorciers. Et ils ont des plumes…
Bon, on va arrêter là, c’est trop déprimant.
Amanda Foust n’existe pas…
Il y a peu, je reçois un mail d’Amanda Foust m’invitant à assister à un spectacle. Je ne connais pas Amanda, mais je la remercie vivement de s’intéresser à mon élévation culturelle. Comme je ne peux m’y rendre, que je trouve sympathique que l’on m’invite, et que je suis polie (mais ce sont des restes de mon éducation judéo-chrétienne assortis au fait que j’ai peur de paraître mal élevée) je prends 3 mn pour répondre que, non, malgré la violente envie que je ressens à l’idée d’assister à une projection de « Billy Eliott le muscial au cinéma », décidemment, ce ne sera pas possible.
Environ 30 secondes après, je reçois un message de la même Amanda, qui me confirme que ma présence est enregistrée et qu’elle me souhaite une agréable journée.
Si elle sait écrire, partons du principe qu’elle sait lire. Pourquoi cette réponse, yoyotais-je, fortement éprouvée par le manifeste désaccord entre Amanda et moi ?
Je ne vois qu’une explication : Amanda est une folle qui écrit à des gens pris au hasard sur internet et essaye d’abuser de leur bonne volonté et de leur patience. Elle tente de les rassembler dans un cinéma sous des prétextes fallacieux de bambins dansants, pour ensuite les séquestrer et les marquer à jamais du sceau infâme de la disgrâce musicale. C’est vrai, quoi, c’est pas Beethov’ non plus… Les moins résistants sont ensuite rejetés dans le métro où ils sont condamnés à errer sans fin avec des accordéons électriques qui jouent du Joe Dassin et des petits gobelets Ikea pour récupérer les pièces que les passagers effrayés se sentent obligés de jeter vers eux.
La théorie du complot.
Ou alors…
Mais ça me paraît incroyable, ou alors: Amanda Foust n’existe pas !
Amanda serait une fausse identité au nom de laquelle des communicants barbares lancent des campagnes promotionnelles ! Peur. Ca ouvre la porte à toutes les fenêtres. Ca voudrait dire que derrière tous mes amis du oueb se cachent des faux ?
Que penser de Thierry Valencin, qui m’invite depuis des années à des expos photos, de Rochelle Gordon, qui me prédit succès et argent chaque mois, de Suzanna qui me tire les cartes et de Sara qui me propose des jobs ? Sans compter le docteur Cohen, si soucieux de ma ligne… Il y en a plein d’autres, amis chers et attentifs, qui me proposent des fêtes, des livres, une réputation… Si cette communauté n’était qu’un leurre?
L’angoisse m’étreint soudain… et si j’étais la seule personne vivante qui communique sur le oueb ? Par extension, si j’étais la seule personne vivante AU MONDE ? Si ma voisine était un clone ? La boulangère, le monsieur de la poste (lui c’est sûr, il est définitivement atteint, ils ont dû l’achever) ? Et si les voix que j’écoute religieusement à la radio n’étaient que de vulgaires machines programmées (non, ça, ça paraît invraisemblable, personne ne programmerait une voix avec la bêtise de Nagui…) ; Si je vivais dans un monde de fakes ? Matrix reloded 12, mais sans Keanu Reeves (donc en beaucoup moins intéressant)…
Pour calmer mon angoisse montante, je vais faire un tour sur Facebook et contemple ce petit monde bien rassurant, en bocal cerné de bleu. Non… tout va bien… ils sont là mes amis… Sporadiquement, un petit beep m’annonce qu’ils communiquent, comme un petit battement de leur petit cœur virtuel. Rassurée.
des hauts et surtout des bas
Le bas, cet accessoire quotidien, n’a pas fini de faire cavaler…
Au détour d’un moment de tweet et d’égarement, surgissent les « bas parfumés aux phéromones », soit de vrais appâts qui font des femmes les portants des êtres irrésistibles et cibles de toutes les audaces. (mais qui donc peut rêver de ça?)
http://www.cosmopolitan.fr/,collants-aux-pheromones-votre-nouvel-atout-seduction,1896996.asp
Imaginons ensemble une femme parée de ces bas et prenant le métro. Il y a foule. Les gens se pressent, se bousculent. Fatalement, les bas se frottent l’un sur l’autre et là… stupeur dans la rame, tous les hommes se mettent aux arrêts (comme les chiens de chasse, la truffe pointée sur leur cible, une patte levée, la queue tendue –désolée pour l’analogie-). Comme ils sont nombreux et qu’ils se trouvent en situation animale, ils ne réfléchissent pas et immédiatement la gabegie commence. Le sang ne tarde pas à gicler de partout, les hommes plantent leurs canines dans les gorges offertes d’autres hommes, la femme, paniquée, serre les jambes et fini, à force de frottements non contrôlés, par exciter les vieux qui se jettent dans la bataille et serrent les cous avec leurs bretelles, tapent avec leurs cannes et crachent leurs dentiers. Bientôt la rame n’est qu’un tas immonde de membres arrachés, de fausses dents et de touffes de cheveux (et de souliers mephisto). La femme, mortifiée, se débarrasse dans un coin de ses bas et file dans les tunnels du métro parisien. On le retrouvera plus tard, errant dans le noir en marmonnant des chants sataniques, pendant que les contrôleurs, attirés par l’odeur de putréfaction émanant de la rame, auront été y faire des pâtés d’organes. L’un d’eux verra les bas et voudra s’en servir pour s’essuyer les mains.. Je préfère ne pas décrire la suite.
Ou alors, une femme désespérée de ne pas trouver l’homme de sa vie sur les sites de rencontre, se lance dans le réel et s’enroule dans ces bas. Ainsi accoutrée, elle part au contact de la « vraie vie ». Comme elle cherche depuis longtemps la perle rare, elle est prête à tout. Elle frotte donc ses bas dès que son chemin croise celui d’un homme et se retrouve rapidement à la tête d’une file dans laquelle le facteur, le boucher, les voisins, les éboueurs et le gardien de son immeuble jouent des coudes pour accéder au nirvana. Elle prendra peur et se mettra à courir pour semer la foule qui la suit de trop près. Les bas échauffés deviendront irrésistibles pour les hommes rendus fous et ils se jetteront sur elle dans un élan de reproduction incontrôlé. Elle jettera les bas dans le tas et c’est ainsi que les cathos auront un nouveau prétexte pour lutter contre le mariage pour tous.
Ou encore, erreur de casting. Un frottement intempestif et hop ! le gros moche du troisième étage devient hardi et quitte l’ascenseur avec la porteuse.
Et comment vont réagir les chiens, les chats ? et à la campagne (plus dangereux) les chevaux, les taureaux ? La pauvre et frêle parisienne en villégiature pour échapper à la pollution court le risque de se retrouver assaillie par une ferme entière !!! Et celle qui déambule devant un zoo ? Vincennes a ré-ouvert, heureusement ils n’ont pas réintégré les éléphants…
Mais il y a mieux: Les japonais, toujours plus excessifs que nous, ont poussé à son paroxysme le concept du bas :
http://www.lessentiel.lu/fr/lifestyle/tendances/story/Le-zenta-derniere-tendance-bizarre-au-Japon-17785567
Le Zentaï, un collant intégral qui permet de rester anonyme tout en exposant aux yeux de tous les plus petits détails de son anatomie. Ou comment élever au rang d’art l’oxymore comportemental (je m’aime quand j’écris des trucs comme ça). Ca peut être fun, mais ça semble tordu quand même. Et trouver des souliers adéquats relève de l’exploit. Une question (fondamentale) se pose aux adeptes : comment font-ils pour se moucher ? Et où rangent-ils leurs clefs ? je vous laisse deviner…
Et tout de même, pour les gens « normaux » (ceci dit sans offenser notre présidence), ce doit être flippant de croiser un gus tout couvert de lycra violet ou rose, non ? Comment se comporter ? On ignore, on fait mine de rien, on exécute une danse de bienvenue (la même que celle chorégraphiée en l’honneur d’éventuels extra-terrestres)?
Pour conclure, si un Zentaï parfumé aux phéromones s’égare près d’un cirque, il a intérêt à surveiller ses arrières, sinon il risque fort de filer sa tenue. Et je doute que du vernis à ongle fasse l’affaire pour réparer les dégâts… Joyeuses Pâques….
Sur place ou à emporter?
Rien que de très banal me rétorquerez-vous… Dans un salon de thé, une boulangerie, un snack, on vous dit ça tout le temps et ça vous paraît normal.
Mais changeons un peu nos repères.
Dans le TGV, par exemple, « Sur place ou à emporter » devient un peu… cosmique, non ?
Parce que « sur place », à partir du moment où le train n’est pas en gare, est difficilement conceptualisable. « Sur place » change tout le temps, alors à moins de faire arrêter le train en catastrophe pour rester « sur place » et consommer un sandwich club au prix exorbitant, on ne peut pas consommer « sur place ».
Quant à « à emporter »… moi je veux bien, mais sortir du TGV pour aller déguster le susdit sandwich club au prix exorbitant à l’ombre d’un cerisier en fleurs, c’est un peu compliqué.
Donc « sur place ou à emporter » n’est valable que dans un repère différent de celui dans lequel on évolue habituellement. Soit, dans le train.
En effet, si je substitue mon repère « normal » pour celui du train, je suis raccord avec « sur place ou à emporter ». Mais plein de trucs ne le sont plus. Comme par exemple la vitesse de ma course. En vrai, je courre à 10 ou 11 km/h. Dans le TGV, je deviens Super Jaimie (note à l’intention des gens qui sont nés après les années 70, Super Jaimie était la première femme bionique, ça veut dire qu’elle pouvait accrocher son linge en moins de 10s et faire sa vaisselle pendant que son mari, l’homme qui valait 3 milliards, rotait son hamburger. Et ça nous éclatait, nous les vieux).
Ou encore, la portée de ma voix. En vrai, on m’entend à 5 mètres. Dans le TGV, on m’entend (si la phrase est longue) sur des dizaines de kilomètres. C’est génial comme concept ! On devrait parler uniquement dans le TGV ou l’avion. En plus ça éviterait sans doute de dire pas mal de conneries, si on limitait un peu les espaces d’expression…
En conclusion, deux éléments fondamentaux : la relativité et la précision. Tout est question de point de vue. C’est sans doute ce que pensent les politiques de gauche dans leur analyse de la courbe du chômage. Et la dame du pressing devant ma couette réduite à l’état de couverture pour vieux chien asthmatique.
Pour rigoler encore plus, je vous présente un article révolutionnaire : le soutien-gorge qui s’ouvre si on est amoureuse. Notez bien qu’il n’est pas question du slip qui s’aère si l’homme est amoureux… Là encore, c’est la femme qui doit faire ses preuves…
Contrôler par le net la capacité aux émois féminins me paraît un tantinet réducteur, mais pour le coup « sur place ou à emporter » prend une nouvelle saveur…
Discussions du midi
Le midi, les gens parlent. Les gens de bureau dans les brasseries, je veux dire.
C’est ainsi, au détour d’un café, que j’ai découvert le « kyste de l’effort ». Intéressant concept qui se résume ainsi : quand on travaille trop, une boule se forme sur le dessus de la main. Qui se dégonfle dès qu’on revient à un rythme plus normal. C’est un indicateur utile pour savoir quand cesser son boulot. Genre, au milieu de la rédaction d’un document hyper-important, la boule se forme : cesser immédiatement toute forme d’activité, jeter sa souris le plus loin possible, écraser son téléphone d’un coup de talon rageur et sortir pour un café.
L’existence du « kyste de l’effort » ne doit en aucun cas parvenir aux oreilles des chefs de service. Sinon… fini les pauses aléatoires, on ne pourra s’arrêter que quand la boule se formera. Et si elle ne se forme jamais, c’est le signe qu’on glande monstrueusement…
Sinon, outre le fait qu’on entend de multiples conversations étranges dans les brasseries, il y a des choses marrantes. Certains d’entre vous qui aiment bien Luchini se souviendront peut être de sa sortie de janvier dernier (on n’a pas pu y échapper, il l’a fait sur dans tous les médias) à propos de « la double péné » ( http://www.franceinter.fr/emission-le-79-fabrice-luchini première vidéo entre 10’20’’ et 11’12’’). Ca m’avait fait rire, surtout tôt le matin sur France Inter, entre les débats politiques et l’économie du jour. Le problème, c’est que ça marque plus que les sujets sérieux. Et l’autre jour, au restau, il y avait à côté de moi 2 filles qui prenaient leur break de midi ; ça n’a pas loupé, l’une d’entre elles s’est retourné vers le serveur, tout sourire, et lui a demandé « 2 pénés s’il vous plait, et rapide si c’est possible! »; le serveur a noté, mais moi, je n’avais pas vu le plat du jour. Alors j’ai pouffé. Merci M Luchini. J’ai eu l’air d’avoir l’esprit déviant devant plein de gens. Dont de malheureux atteints du « kyste de l’effort » qui venaient prendre un repos bien mérité.
Et le soir, en passant devant l’affiche qui indiquait « Balades de Seine », évidemment j’ai lu « Baleines de Sade », qui me rappelaient les deux filles à la double péné. J’ai presque eu honte.


