Archives Mensuelles: avril 2011
Ubiquité
L’oiseau lunaire(digression scultpurale)
Certains concepts sont de l’ordre de l’addiction.
L’un de mes favoris est celui d’ubiquité ; à savoir « être présent en plusieurs lieux au même moment ». Mixé à ma passion pour la possibilité future de la téléportation, ça ne lasse pas d’être intéressant…
Avoir le don de se rendre où l’on veut, au moment ou on le souhaite et immédiatement… et en plus, pour être sûre de ne rien perdre de ce qui se passe dans le vaste monde, pouvoir se démultiplier… assister dans le même moment au mariage du prince William (mais sans le regretté Léon Zitrone, ce ne sera pas drôle), au téléachat , au match de rugby, au bain de mer de mon voisin sexy, sans en perdre une miette et sans se fatiguer… errer dans les limbes virtuelles avec un œil acerbe collé sur les activités de fourmis des humains… digresser à loisir sur les lois du hasard et les brèches spacio-temporelles tout en ayant un pied bien ancré dans la réalité cartésienne du contenu de mon frigo.
(Attention, à ne pas confondre avec ceux qui semblent passés maître dans cet art : ceux qui doivent se trouver à 2500 km de chez eux et que l’on croise fort inopportunément au coin de leur rue. Mais ceux-là ne sont pas doués d’un don quelconque… ce sont de gros menteurs doublés de fourbes traitreux.)
La vraie ubiquité, j’en ai rêvé… mais des fous à lier en ont inventé un dérivé…
Aujourd’hui, il est donc possible de prendre des photos et de les imprimer directement sur l’imprimante de son choix. Depuis le lieu de la prise de vue.
Exemple : vous êtes en pleine extase devant une paire de cuissardes en vinyle orange à talons compensés. Pour faire partager ce grand moment de bonheur, vous prenez une photo avec votre téléphone et vous l’envoyez directement sur l’imprimante de votre meilleure amie. Avec un peu de chance, elle-même est en train d’imprimer sa thèse de doctorat et votre image va subtilement se mêler au texte sur lequel elle travaille depuis 2 ans. Grâce à vous elle va être recalée, après quoi elle va vous haïr à vie.
Autre exemple : vous croisez votre star préférée dans la rue ; par exemple et au hasard, Patrick Juvet. Immédiatement vous immortalisez ce grand moment et hop, en un tournemain, le voilà qui se déverse sur toutes les imprimantes de toutes vos connaissances…Trop cool.
En plus, à l’heure de Facebook et des réseaux sociaux, personne n’est sursaturé d’informations pertinentes sur la vie funky de ses amis réels, virtuels et supposés. Jusqu’à présent, on pouvait choisir de faire une incursion dans la vie des autres, étalée 24h/24 et accessible depuis le monde entier (whaaaa) ; maintenant, plus de choix possible : votre imprimante va littéralement cracher la vie des autres en direct dans votre salon. Comme ça vous pourrez montrer en live à vos parents venus prendre le thé tout ce qui fait le sel de votre vie. Et tout ce qui en fait le poil à gratter aussi.
Intrusif ? à peine.
Sans compter les effets de bord : prendre garde à ne pas se tromper d’imprimante. Perso, je n’ai pas super-envie que des images de moi en tenue disco, en pleine transe chorégraphique, arrivent sur le bureau de mes collègues de bureau, de mon dentiste ou de mon voisin sexy (on ne sait jamais).
Moyen de délation ? presque… Ou comment se faire cramer en terrasse avec un cocktail décoré d’un petit palmier argenté (mes préférés) alors qu’on est supposée boucler sa compta, faire des abdos ou enquêter sur les conditions de vie de la fourmi sub-saharienne dans le désert de Gobie….
Seule échappatoire : être crédible quand on annonce avoir le don d’ubiquité… j’y travaille…
Mais poussons le vice, extrapolons un peu…Bientôt, grâce à l’effrayante rapidité évolutive des techniques modernes, il sera possible de s’auto-portraiturer et de s’auto-envoyer sur l’imprimante de son choix ! Se téléporter grâce à la fibre optique et aux liaisons wifi… Génial… ainsi on pourra générer des copies de soi qui, une fois reconstituées après impression, iront errer partout dans le monde… Enfin, cerise sur la tarte aux pêches, sans aucun contrôle possible, les mondes virtuels et réels pourront s’entremêler… au croisement de la toile gluante on pourra imaginer des rencontrer entre ersatz issus de photos et avatars issus de fiches de sites de rencontre…
Enfin la réalité de soi pourra aller se frotter aux fantasmes projetés des êtres étranges et à peine humanoïdes qui hantent le net… la possiblité d’une vie parallèle s’offre à nous. Enfin les mondes vont se croiser, au lieu de se percuter…
Accrochez-vous…
Aujourd’hui, j’ai lavé l’eau. C’est comme ça ; il y a des jours qui sont de vraies bouches d’oubli.
Le poisson m’en sait gré.
A vrai dire, je suis un peu obsédée par le Styx, dans les eaux boueuses duquel sont punis les coléreux et les indifférents. Emportée par l’enfer de Dante. Ces cercles concentriques qui s’enfoncent vers le centre de la terre où réside le diable. Belle image…Donc de la boue du Styx à l’eau du poisson rouge, mon sang n’a fait qu’un tour. La pauvre bête ne me semblant ni coléreuse ni indifférente (quoi que), j’ai préféré sa rédemption.
Bien, c’était une journée au cours de laquelle les éléments se rebellent. Les objets disparaissent, les clés se cachent, les chaussures sont trop courtes ou les pantalons pas assez longs, les lunettes pas assez puissantes, les cheveux trop indisciplinés, les doigts collés au clavier et les yeux sans amulettes ne tiennent pas (c’est fait exprès). Les mots se mélangent et les actes en sont le reflet. Donc on lave l’eau. Heureusement que le poisson n’a pas fini sa carrière de bout-en-train au lave-vaisselle.
Toute la journée, avant de laver l’eau, j’ai travaillé avec mon ordinatueur (il est armé et particulièrement belliqueux) et joué la méprise USB. La violence et la mesquinerie de ces machines m’étonnera toujours.
Ca n’a pas été facile pour tout mon entourage, mais d’un autre côté, l’entournage n’y a pas fait attention. La tension, ça se mérite, ça se délite aussi. L’attention émérite et la tension méritée. Faut faire attention et faut le mériter. C’est vrai quoi.
Ceux qui m’aiment prennent le train et ceux qui suivent tant pis pour eux. Mais ceux qui suivent, là, sont balèzes. Moi-même je m’y perds. Tout n’a pas toujours de sens et de toute façon le sens importe peu, chacun empruntant celui qui l’arrange… pour le meilleur et pour le rire.
On dirait fort que ce soir la muse est partie baguenauder dans les pâturages, avec Gotainer et les réserves de fromage… Moi qui comptais sur elle pour remplir le frigo, j’ai fait preuve de trop de confiance aveugle, comme quoi il ne faut jamais croire la pub. Depuis le temps que je le dis…
Errons donc, mes frères, dans le dédale du oueb et partons ensemble à la recherche de celui qui saura nous faire oublier que le mouton violet n’existe pas. Il a été emporté par un dragon impatient à la voix de vieux schnock et aux lunettes rayées par ses trop longs cils métalliques.
Le cadavre exquis n’est qu’un rêve, alors que je rêve qu’un exquis cadavre.
J’vous avais prévenus…
Considérations elfiques
En vrac et sans trier, petit lâchage
J’ai la sensation d’avoir enfin été comprise…
Considérations de saison..
Ces derniers jours le printemps semble s’être arrêté sur notre belle capitale… émois suscités par la lumière de l’astre solaire enfin dévoilé, premiers frissons jardiniers, sorties de placard et envie de tout envoyer voler.
Les mouches vrombissent allègrement, croisant des elfes en pyjama rayé au détour de filaments, les ours se trémoussent au rythme des chants de coléoptères et les sorciers fumeux se cachent dans de sombres grottes…
Considérations culinaires…
Je n’avais jamais réalisé qu’un diplomate, ce gâteau composé à partir du recyclage d’autres gâteaux (décidemment ces métiers me poursuivent) était un composite de divers éléments pas forcement compatibles à l’origine, un mix de rebuts, une transformation de denrées destinées à la putréfaction… un diplomate-chef étant un ambassadeur, le parallèle avec la pâtisserie est étonnant. Un ambassadeur semble autrement complexe à réaliser…
En cherchant un peu, entre le Paris-Brest, la religieuse, l’Opéra et le chou on trouve son bonheur… mais j’ai un peu honte d’admettre avoir un faible pour les financiers sous leur forme pâtissière…
Digressions…
Ceci mis à part, il est maintenant question d’expérimentations. Abrogeons nos limites, partons à la recherche de notre surmoi et détruisons allègrement nos frontières. Laissons s’exprimer le petit bonhomme facétieux qui sommeille en nous, lâchons-lui la bride et faisons fi des conventions…
Par les mots, par ici c’est encore le médium le plus simple,
Par les plumes, quoi de plus naturel pour les fées,
Par le son, mais là ce sera compliqué à retranscrire…
Par les mots tout d’abord, renouons donc avec les chansons à texte ; petit rappel du concept : pas de réflexion, 5mn, pas de correction.
Allons-y donc… top, chronooooo
Jour de soir, Jour de soie
Jour de joie, Jour de roi,
Les elfes croisent les doigts
Les fées se rengorgent dans les bois
Les astres s’en mêlent,
Désastres s’emmêle…
Partonzenfant de la fratrie,
Le jour de croire est arrivé
Laissez les rois s’emmêler
Croissez aux sons des hautbois
Croyez le front pâle des jolis minois,
Croassez au fond des miroirs,
Dansez devant vos mouchoirs
Laissez- moi rire,
Laissez les fuir…
Voilà, ça me semble correct… moins de 5mn…
Pour les plumes,Lâchez vos claviers et essayez un jour de laisser parler votre pinceau, votre pointe bic ou votre marqueur préféré sur une feuille et vous réaliserez à quel point la libre circulation de l’âme est un exercice difficile…
Pour mieux comprendre, rendez-vous à La Halle Saint Pierre, lieu magique où les œuvres d’art brut côtoient les œuvres pâtissières… un lieu parfait pour traîner ses bottes un jour d’envie d’abstraction…
Pour ceux qui aiment l’art brut, l’expression au sens strict et les œuvres touchantes par leur simplicité presque enfantine, l’exposition « Sous le vent de l’art brut » est un must.
Pour ceux qui aiment la tarte tatin et les muffins aux myrtilles, c’est aussi un bon spot. Au moins vous vous ouvrirez ainsi une voie vers la culture…
Pour ceux qui aiment l’art brut et les muffins myrtilles, quittez cet écran et précipitez-vous. Maintenant. Sauf pour ceux qui me lisent la nuit. Ceux là peuvent attendre demain. Mais sans perdre de vue que hier, demain c’est aujourd’hui…
Ne cherchez pas la perfection, ne cherchez pas la compréhension, laissez vous envahir par cette impression de totale liberté. Abstraite des barrières du formalisme, l’âme artistique trouve sa dimension et occupe dans une même arabesque l’espace limité du cadre et l’espace imaginaire du peintre. Ce me rendrait presque lyrique… Allez, lâchons-nous un peu…
Scottie WILSON Anselme BOIX-VIVES F.SCHRÖDER-S.
Sous le vent de l’Art Brut
Collection Charlotte Zander
17 janvier – 26 août 2011
Halle Saint Pierre
2, rue Ronsard – 75018 Paris
M° : Anvers, Abbesses