Archives Mensuelles: octobre 2019
Japon – jour 4 – Nara
Où des daims psychopathes t’arrachent le t-shirt, des gamins à casquette jaune piaillent dans les temples et une statue patinée vêtue d’un chaperon rouge soigne les maux…
Japon – jour 3 – Kyoto
Sous une toile de câbles tissés par l’humanité en éternelle quête d’urbanisation, Kyoto s’alangui
Japon – jour 2 – Himeji
Retour aux sources
– Dis, donc, Roger, je comprends pas trop le cousin, là… Il met du thé vert dans les apericubes..
– Laisse tomber, Stanislas, on est pas faits pour la vie de château…
Japon – jour 1 – Kyoto
Emportée par la foule de la bambouseraie au temple
Qui déboule du jardin de mousse…
Le con ordinaire, dans sa merveilleuse modernité à 3 roues
Lecteur-Chéri-Ma-Crème- De-Châtaigne, je me trouve à lutter contre une forme d’agressivité quotidienne insidieuse qui m’épuise. Et comme je te suppose en butte au même problème que moi, je profite de ce court moment d’intimité par écran interposé pour t’en causer… Rien de bien grave au regard de l’état du monde , mais symptomatique d’une forme de dégénérescence qui ne saurait tarder à se transformer en décadence. Et donc, finalement, en totale connexion avec le grand tout, l’effondrement prochain de l’humanité (qui, du point de vue de l’ours polaire, n’est pas si grave)
Comme ça me pourrit la vie et que je n’aime pas cette sensation, je vais m’employer de ce pas à expurger ma haine du con ordinaire, ça ira mieux après.
Le con ordinaire est plus bête que méchant, plus dans une absence sidérante de réflexion que dans l’analyse de la portée philosophique de ses actes, on devrait donc pouvoir faire avec (il suffit de s’accrocher à un rien de civilité, de hauteur d’esprit et de penser à de jolies fleurs dans un champ printaniers, avec de joyeux lapins roses qui chantent du Mozart en frappant de leurs tendres petites pattes sur des cymbales en or)
Mais non.
Le con ordinaire, c’est aussi celui qui te parle mal sans raison, te pousse sur la route, te klaxonne sous une pluie battante alors que tu galères à te repérer (parce que non, les casques de moto ne sont pas équipés d’essuie-glace), celui qui t’abreuve d’insultes si tu as l’impudente imprudence de faire un malheureux écart sur le chemin que sa réflexion de bas étage estime être ta voie. Le con ordinaire, c’est cet être méprisable, incapable d’empathie, de politesse et dépourvu d’esprit de groupe. Par exemple, celui qui roule MP3 (MP3 = ridicule scooter à 3 roues qui confère à son propriétaire une immédiate sensation d’immortalité)
Le con ordinaire, c’est aussi celui qui se sent invulnérable dès qu’il est séparé de toi par une ligne téléphonique, un écran, voire 3 roues. C’est ton voisin de bureau, qui te souffle l’air aromatisé au caramel chimique de sa vapoteuse dans la figure, ton conseiller bancaire qui te fait comprendre sans détour qu’il n’en a rien à faire de tes misérables problèmes de pauvre, la spectatrice à ta gauche, au cinéma, qui se gave de pop-corn la bouche ouverte… Le con ordinaire a ceci d’irritant qu’il est partout, tout le temps, avec je l’admets, une propension à se trouver sur un MP3.
Le con ordinaire conçoit des serveurs vocaux qui te réclament de l’argent que tu n’a pas ou que l’organisme qui réclame te doit. Celui qui pense à générer un envoi automatique de mail le 1er du mois en considérant que tu as été payé et que ton premier soin sera de te précipiter pour fêter ça avec un nouveau téléphone portable. C’est aussi celui qui pense à faire des bancs hérissés de pics pour que les clodos ne s’allongent pas dessus. Je soupçonne les propriétaires de MP3 d’avoir ce genre de concepts méprisants.
Ce qui caractérise le con ordinaire c’est sa persistance à planter dans tes talons de petites épines que la plus fine des pinces à épiler ne saurait ôter, alors que ton chemin quotidien est déjà assez chargé d’embûches pour te faire des nœuds à l’estomac pendant les 10 ans à venir.
Le con ordinaire ne mérite que mépris, mais c’est déjà trop lui concéder. Et comme il pullule, comme il se reproduit frénétiquement et hors de tout contrôle, il semble parfois être en passe de gagner. C’est pourquoi je t’enjoins, toi qui me lis, à entrer en lutte à mes côtés. A éradiquer le con. Ce serait par la même occasion un bon moyen de délester la planète d’une partie de l’humanité et de lui accorder un second souffle. (ici, petit clin d’oeil à l’ours polaire)
Je t’entends déjà objecter qu’on est tous le con de quelqu’un et tu as raison. C’est pourquoi le combat est pernicieux. Mais déjà, on pourrait se débarrasser des conducteurs de MP3. Ça me paraît un bon début.
Sur ce, j’te bise
Et là, je jure que je n’ai pas fait exprès. Je ne vais pas m’en remettre…