L’homme 2.0, vers un super-héro du quotidien, mais en veut-on vraiment?
Lecteur-chéri-mon-soleil-de-Juillet, tu n’es pas sans avoir remarqué que c’est l’été.
L’été, saison de toutes les révélations… révélation des corps mous et blancs au sortir de l’hiver, des jambes poilues et des cheveux filasses au sortir de la piscine, des maillots de bain soudain trop petits (c’est fou comme le tissu qui les compose rétréci au lavage) et toutes ces sortes de choses qui font de la période pré-plage une succession de grands moments de solitude.
Mais depuis quelques années, l’été est aussi le moment privilégié du crétinisme de base. Le moment que choisit l’homme 2.0 pour se rappeler à nous.
Mais, me demanderas-tu, tes grands yeux pleins d’une noble envie d’apprendre, qu’est-ce donc que l’homme 2.0?
La réponse tient en quelques mots (et c’est déjà trop): « Celui qui est au cœur de son époque ». En pleine Macronmania, je te laisse te gausser.
L’homme 2.0 est avant tout un caméléon hybride de mode. Actuellement, il est barbu et ses cheveux sont bien coiffés. Sanglé dans un costume bleu foncé qui ne laisse rien ignorer de son athlétique carrure, il te toise sous ses verres juste assez fumés pour que tu voies qu’il te toise.
Il est facile à repérer: le premier à la salle de sport, il exhibe ses tatouages dépourvus de sens sur les appareils de musculation, à l’heure du déjeuner. Le soir, il roule au dessus du coude sa chemise blanche, pour te faire admirer une vague, un lion ou un dragon, toutes choses dans lesquelles il projette ses fantasmes de lecteur de magasines qui ne dépasseront pas le 10è numéro.
Su la route, il pilote une moto ou un scooter 3 roues flambant neuf, qui a passé l’hiver bien au chaud (pendant que toi, tu endurais le froid, la pluie et les cons sur le périph au quotidien). Il est plein d’énergie, lui, il redécouvre la vitesse, il se sent grand, beau, fort. Homme avec un grand H.
A la piscine, il vient faire la promo de ses muscles bien dessinés, ceux dont tu sais à coup sûr qu’ils sont bidons (parce que s’il avait un job qui façonne son corps de naze, il n’aurait pas cette perfection huileuse). Plein d’énergie, il envahi ta ligne d’eau des éclaboussures de celui qui pense l’avoir louée pour lui tout seul. Parce que son univers, c’est lui tout seul.
Dans le bois, il te pousse de ton parcours de footing et te laisse, seule et crachotante, dans un nuage de poussière grise, admirer son sac à dos et ses tatouages au mollet (au cas ou tu ne les aurais pas vus au bureau, à la salle de sport ou à la piscine)
L’homme 2.0 a maintenant de quoi occuper son été: les stages « survivor », au cours desquels il partira dans la forêt, sobrement vêtu, pour apprendre à s’orienter, à faire du feu (sans briquet, ni allumette, ni appli i-phone) et à se nourrir de racines et d’insectes. C’est pas des blagues et ça a l’air de marcher à fond. Même que l’épreuve la plus dure, c’est de laisser son i-phone à la maison.
Mais, mec, fait le ménage, occupe-toi d’une association, va jouer au foot avec les gamins du quartier… Heu, je sais pas moi, lis? Des livres, je veux dire…
Afin d’illustrer le propos, quelques illustrations sur les dérives d’un monde qui nous échappe et nous laisse augurer du pire pour la reproduction humaine…
Ici, le modèle de base 2017, équipé de toutes ses options.
Très diffusé. Bientôt soldé.
Là, le modèle bas de gamme, assez courant,
aussi qualifié de « futur dont on ne peut imaginer qu’il soit réel »
Pour finir, ce vers quoi on tend, si on n’arrête pas les conneries. Flippant.
Publié le 9 juillet 2017, dans La fée pétasse, et tagué été, futur, homme, mode. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.
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