Un Spa si bien que ça…

Afin de satisfaire la curiosité insatiable de mon lectorat, je n’hésite pas à me lancer dans des investigations haut de gamme… Dans cette optique de toujours combler un légitime besoin de connaissances, un récent rendez-vous dans un spa de luxe me semble nécessiter un petit article…
Depuis quelques temps, ayant décidé de tester différents services proposés par la capitale, j’ai acheté quelques contremarques « groupon » . Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas : « groupon » est un site internet qui met à disposition de ses abonnés des services ou produits à des tarifs concurrentiels. Une fois le deal prépayé, le consommateur dispose d’un délai raisonnable pour en profiter. L’avantage (théorique) c’est que l’on peut accéder pour un prix raisonnable à un service haut de gamme. L’inconvénient (réel) c’est que l’on ne sait pas trop où on va (même si on a scruté attentivement toute les photos du site internet du prestataire). L’autre inconvénient (tout aussi réel), est que l’on est identifié comme un client « groupon» (donc un manant qui n’a pas payé cher, un plébéien qui n’a pas les moyens).
Pour être honnête, j’ai eu une excellente expérience au Spa Rive Gauche ; bon accueil, service et soins agréables. J’ai donc voulu réitérer et ai guetté les offres. Quand est arrivé dans ma boîte mail le deal Spa « Beauty Etoile », après avoir vérifié sur les photos l’état des locaux et l’allure générale du lieu, j’ai décidé d’essayer.
Me voilà sur place : les locaux sont agréables et plutôt cosy ; on n’offre pas le thé ou le café, c’est un peu dommage mais pas grave. Je commence mes investigations par un petit tour aux toilettes… ah… rien pour s’essuyer les mains… dommage pour le pantalon… Ensuite, je passe devant deux aquariums pleins de ces petits poissons travailleurs qui nettoient les pieds ; ça se passe comme sur la photo et il paraît que c’est super-bien. Une pensée pour leur conditions de travail… Les aquariums étaient un peu de gingois mais l’ensemble avait l’air propre.

 

Dans la cabine, la jeune femme qui s’occupe de moi m’invite à ôter mes vêtements et à m’installer sur la table de soins. Petite précision pour ceux qui ne pratiquent pas les soins esthétiques : ces derniers sont plus agréables si on se débarrasse de ses vêtements, principalement en hiver, on peut alors faire une confortable sieste ; les tables sont normalement couvertes de draps non tissés (j’ai vérifié, ça coûte à peu près 20€ pour 50m ; si on utilise 2X2m pour un soin, le coût du change est de 1,6€…). Ici la table est recouverte par une couette colorée sous laquelle on est supposée se glisser. Mais pas de drap. 1 soin par 30 mn ou par heure, il est 14h… depuis ce matin 4 à 8 clientes ont pu défiler là dessous, à supposer que la housse soit changée chaque jour (j’aime mieux l’imaginer). Inutile de dire que j’ai gardé tous mes vêtements. Le soin commence. Pendant la séance, les avis sont partagés : certaines clientes aiment à raconter leur vie et à s’entendre raconter celle de leur esthéticienne ; d’autres (dont je fais partie) préfèrent en profiter pour s’offrir un moment de silence. Là, ce n’est pas possible. Chaque étape du soin m’est scrupuleusement détaillée, la liste de toutes les qualités des produits ne m’est pas épargnée et leur effet sur ma peau vanté. Pendant 50mn, c’est long… Mais je vais manifestement ressortir de là avec 15 ans de moins et le teint frais de la rose qui s’ouvre timidement au lever du soleil par un matin de printemps pendant lequel les oiseaux gazouillent, les papillons batifolent et les hommes politiques ont tous été exterminés. Avec les banquiers.  De toute façon, je n’aurais pas pu dormir, j’ai la lumière du plafonnier en pleine figure. Après avoir éteint ce dernier, sans doute pour la phase « relaxante » du soin, l’esthéticienne continue sa litanie, mais en chuchotant. Sans doute parce que ça doit être secret. Ou que la lumière tamisée induit un niveau sonore moins élevé. Pendant la pause d’un masque, j’ai droit à un gommage des mains suivi de crème. C’est une bonne nouvelle. Sauf que mes mains grasses de crème sont reposées sur la couette sus-nommée. Mes craintes étaient donc justifiées…
C’est fini, je suis redevenue jeune; je remets mes bottes (seule pièce que j’ai consenti à enlever) et me fait piloter dans la partie coiffure des locaux, pour un shampooing/brushing.
Au passage, je note que les deux aquariums ont accueilli les pieds de deux clientes et que les poissons s’activent comme des affamés dessus, pendant que les filles discutent comme si de rien n’était. Il est normal d’avoir une cinquantaine de poissons pour pédicure, manifestement. Ces derniers ne doivent pas être trop nourris pour se jeter ainsi sur des pieds dont on ne sait pas trop où et combien de temps ils ont traîné… les lave-t-on seulement avant de procéder à leur immersion? Il faudrait vérifier. Avis aux testeuses…

Le coiffeur ne m’attendait pas si tôt : il est en train de pique-niquer en vitrine, au milieu de ses brosses… Il se fait rabrouer par le patron un peu comme un serf par son seigneur, devant moi. Je commence à bouillir intérieurement et m’installe sur le siège pour le shampooing. C’est ce moment que choisit le patron (décidemment très classe) pour venir passer ses coups de fil personnels juste à côté de moi ; d’une voix forte, manifestement très fier de lui, il m’informe ainsi, par le truchement de ses commentaires variés, sur sa vie personnelle, ses démêlés avec les uns et les autres, sa famille… que des informations essentielles pour ma séance de coiffure. Mon bouillonement s’est transformé en agitation spasmodique des pieds et remarques acides à voix haute, mais malgré celà il n’a pas eu l’air le moins du monde de remarquer mon agacement; il a tout de même fini par aller parler fort ailleurs, sans doute déçu par mon manque d’intéret…
C’est le moment que choisi le coiffeur pour faire des commentaires sur mes « cheveux trop fins et pas assez dégradés, mais d’une jolie couleur quand même ». D’habitude on vante avec emphase mon épaisse chevelure, là je suis un peu déroutée… On en redemanderait presque pour être sûre d’avoir bien entendu…
Il procède ensuite au séchage, mais sans utiliser de pinces.
Explication: Sur cheveux longs, la pince sert à relever les mèches humides sur le haut de la tête pendant que les mèches du bas sont séchées.
Sans pince, toutes les mèches retombent sur le visage ; les cheveux mouillés chatouillent le nez et gouttent sur les vêtements. C’est très désagréable et ça fait éternuer. Le brushing s’éternise…
Enfin je me trouve libérée, les cheveux bien coiffés, certes. Le visage un peu luisant et les traits comme floutés par le soin (mais c’est normal -enfin, pour moi-)

 Alors la question se pose: ce service dégradé est-il réservé aux consommateurs « groupon » ou est-il le même à tarif plein (140€) ? je ne prendrai pas le risque de chercher à savoir….

Publié le 14 décembre 2011, dans La fée pétasse, et tagué , . Bookmarquez ce permalien. 2 Commentaires.

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