La révolte des blondes?

Depuis quelques semaines, j’ai découvert la série « Mad men » ; oui, je sais, je suis très très en retard… Il m’a fallu du temps pour adhérer et trouver la série intéressante, bloquée que j’étais sur Greg House… mais petit à petit, l’ambiance machiste, cynique et limite potache de l’agence Sterling Cooper m’a happée. Les rapports des personnages entre eux, leurs vies familiales, la place de la femme, tout y est remarquablement mis en scène, décrit, subtilement disséqué. En gros, vous l’avez compris, j’aime bien.
Depuis le début la femme du héro Don Draper, Betty, (une blonde éthérée au look de Grace Kelly) me donne de l’urticaire à cause de sa mollesse, de sa soumission, de son incapacité à réagir, en bref : de son rôle de femme au foyer dans l’Amérique des années 60. Hé bien hier soir, épisode 9, Betty Draper a radicalement modifié mon jugement : non seulement elle tente de réintégrer le milieu professionnel sachant que son mari n’adhère pas à l’idée, mais en plus (et surtout), elle clôt l’épisode dans le jardin, en tirant à la carabine sur les pigeons apprivoisés de son voisin, en tenue négligée, la clope pendant à la commissure des lèvres, le regard vague mais déterminé. Trop fort.

 On retrouve d’ailleurs dans Mad men une autre blonde, l’actrice Anne Dudek, qui dans la saison 4 de Dr House incarnait brillamment  Amber Volakis, plus connue sous le sobriquet (mérité) de Cutthroat Bitch (traduit en français par « abominable garce », mais dont la traduction littérale aurait donné « salope coupeuse de gorge »), blonde détestable prête à tout et dont on soupçonnera jusqu’au bout la mauvaise foi et l’esprit calculateur.

 Et dans « Carnage » le dernier Polanski (pour ceux qui ont un calendrier en tête, j’ai eu le plaisir de le voir en avant première et là, oui, je crâne), Kate Winslet fait une admirable démonstration de la violence barbare qui peut habiter le corps d’une blonde: De femme stricte et posée elle se transforme peu à peu en harpie prête vomir tout et tous et surtout sa vie gâchée. Le climax étant atteint dans une scène extraordinaire où, le visage déformé par la haine, elle se livre avec jubilation au lâcher prise salvateur de la parole et des actes. Un grand moment de cinéma et un excellent jeu de comédienne. J’ai adoré.

 Donc, les blondes peuvent être des monstres vils, violents, grossiers, calculateurs. Oui. Le physique de bombe glacée, stricte et tout en retenue, peut parfaitement cacher un démon surpuissant au vocabulaire de camionneur imbibé et aux manières de videur de boîte de nuit. Il ne faut pas négliger cet aspect de la blonditude. D’ailleurs, il serait temps de faire une place un peu plus large, aussi bien dans les séries télé qu’au ciné, aux blondes méchantes, aux suppôts de Satan coiffés d’or, aux sorcières diaphanes.

Imaginons 2 secondes…

–          Si Dark Vador avait été une femme, elle aurait dit « je suis ta mère » à Luke après le combat au sabre ; elle lui aurait proposé une association « mère-fils » pour sauver la galaxie. On peut raisonnable imaginer qu’elle lui aurait aussi coupé une main. Et là, Luke Skywalker (Luc marcheur du ciel), au lieu de se jeter dans le vide, aurait versé une larme et aurait accepté l’association ; à eux deux ils auraient remis de l’ordre dans la galaxie. Tout y serait bien rangé et on y mangerait des plats maison cuisinés à partir d’ingrédients bio. 

–          Le Joker, légendaire adversaire de Batman, pourrait être incarné par Michelle Pfeiffer, fardée de la même façon mais mieux coiffée ; elle aurait fait un numéro de chant (assez irrésistible) comme dans « Susie et les Baker boys » pour détourner Batman du droit chemin. Séduit (comment faire autrement?), ce dernier aurait basculé dans le crime et Gotham city seraint maintenant la proie de milliers de chauve-souris au rire sardonique…

 –          Si Hannibal Lecter avait ôté son masque dans un geste princier, pour découvrir le visage angélique de Charlize Theron, l’horreur aurait été à son comble. Et des scènes de cannibalisme esthétique auraient pu être tournées.

 –          Uma Thurman dans la peau de Don Corleone, habillée comme dans les récentes pubs Shweppes aurait été certainement géniale et je suis sûre que Cameron Diaz serait parfaite dans une version encore plus venimeuse du personnage de mini-moi dans Austin Powers…

 Allez, pour ceux qui sont allés au bout de ce post, une petite illustration de mon propos:   

Admettez que la face du cinéma pourrait être changée…

Publié le 5 décembre 2011, dans La fée pétasse, et tagué , , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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