Décalages…

 

…Comme, par exemple, avoir une crampe à la dent ou une entorse du cerveau.
Ou comme avoir une météo d’été à l’automne.
Ou comme rester réveillée toute la nuit à cause du chant des colibris.
Ou encore, comme croire en Goldorak comme rédempteur de l’humanité.
Bref.

Il y certaines personnes qui semblent évoluer dans des univers parallèles. Mais attention, hein, fidèles amis lecteurs, pas mes univers parallèles, peuplés de globules fluos qui dansent de folles farandoles vaudous sur des chansons de Didier Barbelivien interprétées par Patrick Juvet (et oui, les 2 dans la même phrase : j’ai pris des substances illicites ce soir) ; non. Des univers dans lesquelles une globule jaune refuserait d’aller, puisse-t-elle en ressortir habillée par Karl Lagerfeld himself de pied en cape. Des mondes que l’on a du mal à imaginer. Des mondes improbables, distordus, dans lesquels les plus dangereuses peuplades sont des comptables en costume gris et les animaux sauvages des informaticiens à lunettes, pantalon de tergal, chaussures à semelle crêpe et chaussettes de tennis (ne riez pas: vous avez sans doute plein autour de vous…). Des mondes aux couleurs sans nom, où les chips poussent dans les arbres et où les oiseaux de proie se nourrissent de big mac.  Ces personnes se trahissent par des propos étranges et des considérations obscures, comme par exemple « ils devraient faire des magasines féminins pour les hommes ».

Gloups. « Des magasines féminins pour les hommes ». Prenons ensemble, si vous le voulez bien, le temps de réfléchir à cette proposition.

1 – Commençons par un petit rappel : qu’est-ce donc qu’un magasine féminin ?
Je dirais, pour faite vite, un agrégat d’informations hautement importantes sur la vie des femmes.
Comme par exemple : les régimes non contraignants et intelligents et faciles et efficaces, ou comment porter un jean slim sans avoir l’air d’une pouffe, comment se maquiller pour avoir l’air toujours en plein forme à la fin d’une semaine pluvieuse et stressante, comment se muscler sans quitter son bureau ou son canapé, comment parler en bien du dernier opus de Marc Levy (ou Bernard Werber, c’est pareil) sans avoir l’air ridicule et encore plein de sujets brûlants. Ah, j’oubliais l’horoscope, qui prétend chaque semaine que sa vie va changer grâce à une rencontre magique (bon, je me trahis, là… oui, je lis l’horoscope). (Et NON, j’y crois pas). (J’y crois pas, j’ai dit).

2 – Qu’est ce qu’un homme ?
Vaste débat. Dans un souci d’équité et de rapidité (il est un peu tard, là, je m’en voudrais de lancer une polémique), je dirais un agrégat de notions disparates et mal définies qui voguent dans une semi-conscience parfois illuminée d’une flèche de lucidité.

…..

……

……..

En même temps, s’ils n’étaient pas là, on s’ennuierait.
Bref.
En gros, un monde sépare les hommes et les femmes. Si on devait définir ce monde, on aurait du mal. Pour preuve, je vais m’y employer :  (accrochez-vous)

Ce serait un monde aux angles aigus et saillants (comme les fractales), en perpétuelle révolution, aux couleurs changeantes ; il serait peuplé de petits êtres malins, les Konsepts, hilares et facétieux, versatiles comme des gémeaux ascendant gémeaux, vêtus de toges retenues par des poulpes violets, coiffés de couronnes d’immortelles, armés de parchemins supports de lois dont les phrases, vivantes, se transformeraient d’elles-mêmes avec une périodicité obéissant aux lois du hasard le plus pur. Les branches des arbres seraient les sources de savoir, mais elles seraient si hautes que seul un Konsept pourrait les atteindre. Le roi des Konsept. Il délivrerait ensuite la science à son peuple. Mais il serait dyslexique et bègue. Vous me suivez, n’est-ce pas ? Le tout sur des musiques discos jouées par des angelots sur des harpes électriques. Voilà.
A gauche de ce monde : les hommes.
A droite de ce monde : les femmes.

3 – Comment définir un magasine féminin pour hommes ?
Cela voudrait dire que le monde entre les deux espèces est si complexe qu’il faut un manuel d’utilisateur. Un guide. Genre « les femmes pour les nuls », mais en plus évolué. Et avec des images.
Mais cela signifierait qu’il y existe sur notre planète (déjà bien abîmée) des gens capables de suffisamment comprendre les 2 pour traduire les uns aux autres. Des spécialistes des femmes, qui parlent les langages des hommes. Pourquoi pas (mais j’y crois pas trop)
Et quoi mettre dans une telle revue ? Qui va décider de la pertinence des informations ? Qui va écrire ? Qui va prendre les photos (ouarf) ?
Peut-on imaginer expliquer aux hommes l’intérêt de porter des chaussures à talons bleues ou du vernis à ongles vert, de contracter les abdos en s’accrochant à la barre du bus ou du métro, de se nourrir de tisanes de queues de cerises et de galettes de riz sans sel tartinées d’huile de noix ? Non, franchement…

Et d’abord, si parfaite compréhension il y avait, le monde serait peuplé intégralement de femmes (et on s’ennuierait terriblement) ou intégralement d’hommes (j’aime à croire qu’ils s’ennuieraient aussi). Pourquoi donc vouloir solutionner par des guides ce qui fait le sel de la vie ? De toute façon, comme le dit joliment Nathalie Wood, « Le seul moment où une femme réussit à changer un homme, c’est quand il est bébé ».Et même s’il a, de manière générale, de beaux restes de cette période bénie, ça reste une courte période.

 

Petite précision : rien n’est inventé, « ils devraient faire des magasines féminins pour les hommes ».est une  phrase réelle. Elle a été prononcée dans notre monde.

 

Allez, pour ceux qui sont arrivés là, http://www.youtube.com/watch?v=WgF1ESRNs6I

hahahahaha!

 

Publié le 10 octobre 2010, dans Extrapolations. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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