délire créatif

L’inspiration (pas question ici d’attaquer l’aspect artistique de la chose, hein, juste une humeur du moment)

Donc l’inspiration, disais-je, est une muse versatile et susceptible, qui daigne pointer son petit nez retroussé à des moments choisis par elle seule et pour des durées connues d’elle seule… on peut rester des heures, des jours, à la chercher sans la trouver (notons au passage que c’est un peu comme l’amour, plus on s’échine à sa recherche, moins il semble facile d’accès, mais c’est un autre débat dans lequel je ne me risquerai pas aujourd’hui) et à contrario, elle peut surgi au détour de n’importe quoi et vous emporter l’esprit instantanément… quand la chance veut que l’on soit disponible et proche d’un matériaux de rétention de l’inspiration (papier, crayon, ordi, appareil photo, peinture, …) on peut essayer de transformer l’essai et de lui donner corps, de transformer en un support palpable  nos divagations,  nos échappées dans la 5eme dimension, celle de notre imaginaire, de nos fanstasmes, de nos peurs, de nos angoisses parfois…

Dans le cas contraire, grande est la frustration… difficile de retenir l’influx libéré par l’inspiration, on a beau échaffauder toute sortes de plans d’emprisonnement, apprendre par coeur des bouts de phrases ou répéter comme autant de mantras des mots, expressions, idées emmenées dans son sillage, il est quasi impossible, plus tard, quand on se retrouve enfin face à ce support qui nous a cruellement fait défaut, de transformer toutes ces fournitures en quelque chose d’approchant ce que notre cerveau surchauffé avait élaboré…

Quand on la tient, que dis-je, quand on a la chance de la recevoir en visite, il faut savoir en profiter, la flatter, l’apprivoiser juste pour qu’elle reste le temps nécessaire…la traiter comme une invitée rare et précieuse; il faut savoir la transformer en quelque chose qui flatte sa personnalité capricieuse et qui fait que bientôt elle voudra revenir…

Ivresse des mots qui défilent derrière l’écran vert de mes yeux, des phrases qui s’organisent toutes seules et semblent s’imbriquer les unes aux autres, comme autant d’amants passionnés, folie des doigts qui courent sur le clavier, tremblants de peur à l’idée de  perdre leur précieuse alliée…

J’associe souvent en ce moment une tribu de batraciens hystériques à l’idée que je me fait de l’inspiration… quand la tribu boude, les mots se font ennemis et la syntaxe brutale; quand les batraciens sont heureux, ils dansent et mes neurones  en folie se laissent emporter par le rythme de leurs sarabandes; quand les batraciens délirent, je m’emporte et mon cerveau semble soudain étriqué et  trop maladroit pour traduire fidèlement les sensations brûlantes procurées par le liquide brillant qui bouillonne dans mes veines et veut jaillir du bout de mes doigts gourds…

Sous l’emprise de l’inspiration, on se dédouble, on vit soudainement plus vite, plus fort, le coeur s’emballe, le temps s’accélère, le monde semble à portée de main, on entre en symbiose avec son moi profond, celui qui est sous-jacent, enfoui, caché, culpabilisé peut être…

Oui, l’inspiration est précieuse…  ll fauit  la laisser faire son oeuvre.. à chacun de l’apprivoiser selon ses moyens, ses envies, ses doutes et sa personnalité

Mes batraciens m’appartiennent, ils dansent pour moi parceque je prend soin d’eux, ils savent que je les aime, nous connaissons nos forces et acceptons nos faiblesses

Chacun sa tribu, l’inspiration est en accès libre, pas encore règlementée, halte au plagiat

 

 

Publié le 20 février 2006, dans Extrapolations. Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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