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S’adapter pour survivre ou « appelez un informaticien »….
Merci SFR…
Tu le sais, Lecteur-Chéri-Mon-Beau-Sapin, la nature est formidablement bien faite. Elle permet aux espèces d’évoluer pour assurer leur survie, comme ces papillons qui se déguisent en yeux, ces grenouilles si jolies mais dont la peau est un poison mortel (utilisé par les indiens d’Amazonie pour enduire la pointe des flèches dont ils se servent pour décimer le ridicule homme blanc qui détruit leur forêt). Comme le singe dont nous descendons et qui maintenant se coiffe et porte un costume bleu marine.
S’adapter pour survivre, donc.
Le problème, c’est que s’adapter pour survivre demande du temps. Des générations et des générations avant d’arriver à un résultat satisfaisant. Or, par les temps qui courent, tu n’as que quelques mois, voire semaines, voire heures pour t’adapter.
Je ne vais pas ici jouer à Ken Loach et me prétendre « Moi, Daniel Blake ». Mais l’idée est la même. Celle d’un individu normalement constitué, intelligent et tout mais qui se laisse avaler par la technologie, la procédure et une forme perverse d’obéissance.
Prenons nos amis de SFR. Qui, déjà, confondent 2 minutes et 3 fois 27 minutes. Qui vous répètent au moins trois fois votre nom et votre numéro de téléphone, pour s’assurer que vous êtes à jeun à dix heures le matin. SFR manipule votre box à distance (super, on gagne du temps) mais après, quand plus rien chez vous ne peut se connecter à internet, clame haut et fort qu’ils n’ont rien fait. Qu’ils ne peuvent rien faire. Que c’est pas leur faute si vous utilisez encore Internet Explorer comme un vieux truc idiot que vous êtes.
Oui, mademoiselle SFR, malgré les deux téléphones et les kilomètres de réseau qui nous séparent, j’ai lu clairement dans ton cerveau. J’y ai vu l’image que tu te fais de moi. Et je te prie de croire que ce n’était pas une belle image. J’y ai vu la ménagère larmoyante, impuissante devant feu son navigateur, sans tablette pour compenser, sans wifi, le cerveau vide, ne comprenant pas la différence entre un paramètre externe et une ouverture de port. Evidemment, je me suis légèrement emportée, et c’est là que c’est devenu intéressant : tu t’es mise en boucle. Un truc récursif (éh oui, moi aussi, je connais des mots qui fâchent) tout petit et qui anone « j’ai rien fait », incapable de reprendre une conversation normale.
Tu as conclu avec brio par «c’est pas mon problème ». Bel exemple de support clientèle. Et « c’est pas mon problème » renvoie à mon idée de base : s’adapter pour survivre. Ou, dit moins joliment, « démerde toi ». Esprit de Noël, quand tu nous tiens.
Ah si, je suis injuste, tu avais une solution à me proposer. Elle tenait en 3 petits mots « Appelez un informaticien ».
J’avoue, j’ai eu la vision de moi, désespérée, ouvrant la fenêtre pour lancer un guttural « Infooormaaaaticien, au secours ». ça m’a fait rire (intérieurement), mais de façon très égoïste, je n’ai pas partagé mon allégresse. On pourrait aussi passer des signaux lumineux comme pour appeler Batman, au risque de saturer nos cieux pollué.
Sans doute que dans ton monde de QCM et procédures, « L’Informaticien » est un être de lumière, tout puissant et omniprésent, qui par apposition de son index magique et doré résout tous les problèmes, mais laisse-moi te dire que, dans mon monde de pauvre ménagère affolée par la technologie, l’informaticien n’est pas un être de joie. C’est un type au langage bizarre, injoignable comme toi, et qui me prend des sous avant même que je lui ai ouvert la porte.
Notre futur verra sans doute des services d’informaticiens remplacer les pompiers, vu que sans internet on sera condamnés à crever, mais on n’y est pas encore. Pas tout à fait. Alors pense à développer un argumentaire, Melle SFR, l’adaptation, c’est pas comme le cochon.
Sur ces fortes paroles empreintes de philosophie charcutière,je te laisse avec un gros barbu qui fait des trucs cools. Pas forcément habillé en rouge et blanc.
https://www.ragnbonemanmusic.com/video/human-mahogany/
Vas-y, appuie sur le mulot, ça fait pas mal…
L’agonie hystérique de mes amours estivales
…. puisse leurs cris silencieux hanter les cauchemars des protagonistes…
Lecteur-Chéri-Mon-Amour (LCMA pour les intimes), tu n’es pas sans savoir qu’haïr, c’est presque aimer. Comme il est sans conteste plus porteur de parler d’amour que de haine, je vais biaiser un tantinet la droite déontologie de ce blog et me risquer à parler amour pour parler haine. Il est question ici de tous les fâcheux qui ont hanté mon été, y distillant la parfum entêtant de la farce de mauvais aloi.
La palme revient clairement à mon dentiste, mais avant, je voudrais lister les inconvenants qui ont la capacité innée à pourrir la vie des autres, voire en ont fait leur métier. Je suis sûre que, toi aussi, sur ton île déserte, dans ton coin de plage paradisiaque, ton roof-top bar ou ton dance-floor à paillettes, pris dans le dernier tourbillon festif de l’agonie estivale (mais rassure-toi car l’été, tel le phénix, renaît forcément un jour ou l’autre, en un coin de la planète), tu as eu à faire à l’un des sus-nommé. Je t’encourage vivement à lever ton cocktail au champaaaaagne en mon nom. Et à chanter pour oublier. Je te propose ça, comme étendard de ma grande capacité à l’abnégation. https://www.youtube.com/watch?v=9muzyOd4Lh8
Le premier est une première, c’est la femme au sourire derrière la tête et la poitrine aux genoux, moulée dans son pantalon de polyester, les yeux barbouillés de vert pâle et la moustache naissante qui a poussé un gloussement de joie quand, le pantalon en bas des fesses (j’avais enlevé ma ceinture), les pieds collés au sol sale (j’avais enlevé mes converses), les bras en croix dans une dernière expiration christique (je bippais), elle a localisé que mon soutien-gorge à baleines faisait couiner la machine. Il faisait 45° dans l’aéroport, elle venait de vider ma trousse de toilette devant tout le monde (c’est mortifiant, même si on sait que ça va se passer comme ça) et se réjouissait de me priver d’un flacon de 125ml de shampooing et de montrer à l’assistance que sans wonderbra, je ne suis rien.
Dans le même registre, il y a celui qui a confisqué son pistolet à eau à un petit garçon. Evidemment le gamin s’est mis à hurler. Ce n’est pas bien de priver un gamin de son jouet. Surtout quand le dit-gamin occupe le siège devant moi, que manifestement son pistolet à eau était son jouet fétiche et que son moyen de communication préféré est le hurlement.
Le second est mon téléphone, mais j’ai déjà développé tout ça par ici https://geckobleu007.com/2015/06/29/pas-de-ca-avec-moi/
Le troisième prend la forme tentaculaire de SFR. Une équipe de gens tout à fait charmants et dont l’incompétence est à la mesure de leur exquise politesse. Il y a celui qui me fait me rouler sous mon bureau à la recherche de câbles inexistants, celui qui ne rappelle jamais, celui qui ne prend pas de rendez-vous, celle qui veut bien prendre rendez-vous mais seulement une fois que tout le processus aura été réitéré (j’avais anticipé et passé l’aspirateur), celui qui comprend (enfin) que des travaux ont été faits dans le coin et que le problème vient sûrement de là, mais ça je l’avais dit 10 jours avant, celui qui s’étonne de ne pas trouver de gardien pour la clé (mais j’avais dit pas de gardien, pas de clé), celle qui veut m’aider mais son ordi est planté et elle n’a pas pensé à me le dire quand j’ai appelé avant de passer, etc… Finissant par me faire croire que je suis aphone et transparente. Mais surtout aphone. Ou alors que je m’exprime dans un dialecte sauvage pour lequel même Google n’a pas de traducteur. Et à mon grand dam, force est de constater que sans internet je ne suis plus grand chose. C’est triste, de réaliser que l’humanité virtuelle prend le pas sur moi, et c’est cruel de constater que je ne peux rien y faire.
Je passe les désagréments ordinaires que sont l’imprimante obsolète qui néanmoins doit copuler avec Windows 8 (64 bits je précise) pour accoucher d’indispensables feuilles, le beep de parking qui refuse d’ouvrir la porte, l’éclairage défectueux du local poubelle (qui oblige à viser dans le tremblotant rais de lumière de l’ascenseur, à courir vers le container choisi et à smatcher le sac poubelle en priant pour que la mémé du deuxième ne soit pas devant) et autres menus désordres aoutiens. Tous ces trucs qui ne marchent plus seront réparés quand le monsieur qui bosse de 14h à 18h, 4 jours par semaine, dans un petit bureau poussiéreux du syndic reviendra de vacances. Qu’il a passées au camping des flots bleus, vêtu de son slip de bain à lacet et de sa casquette. Je le sais rien qu’à sa tête. Et je suis sûre que sa cousine bosse à l’aéroport et qu’elle se badigeonne les yeux en vert pâle. Elle occupait sans doute la caravane d’à côté.
Mais je les aime quand même.
Si toi aussi, tu t’es frotté à tous eux qui ne raisonnent que via des listes de questions, des horaires et des consignes inadaptées, n’hésite pas, fait-nous part de ton ire. Tu verras, ça soulage.

