Brèves de marché 1 / Les autres…

Despicable-me-minions

En ces périodes de festives où nous sommes supposés nous aimer les uns les autres, principalement la chair de notre chair, faisons un petit point « amour et tolérance ».
Loin de moi l’idée de vous forcer à prendre de bonnes résolutions dont on sait, vous et moi, mais surtout vous, que vous ne les tiendrez jamais, comme:
– aller courir chaque semaine pour faire le semi-marathon de l’année prochaine,
– manger raisonnablement et abdiquer les fraises tagada,
– jeter tout ce qui de près ou de loin peut s’apparenter à une cigarette (même ces ridicules trucs sur lesquels vous êtes de plus en plus nombreux à tirer comme s’il s’agissait d’une sucette au coca et qui font une fumée blanche du pire effet)
et mille autres choses sans aucune conséquence qu’il est de bon ton de décider 2 fois dans l’année : le 1er Janvier et au retour des vacances d’été.

Non, faisons plus dur : décidons de concert de cesser d’insulter les conducteurs de tout et principalement de scooters 3 roues, ces trucs de fiottes tout juste inventés pour ceux qui ont peur en moto mais veulent quand même se sentir invulnérables sur la route. Avec une ridicule doudoune à col fourrure.( Pour moi, big challenge, c’est du lourd).
Ou alors, essayons de lire chaque soir (lire sur ces supports papier de format moyen, sans images, que l’on appelle « livres) quelques pages d’un truc essentiel mais qu’on n’a jamais eu le courage d’aborder. Genre « l’enfer » de Dante.
En cherchant bien, on pourrait aussi essayer de s’astreindre à des choses inconcevables de nos jours, comme de dire bonjour en entrant quelque part ou de se laver les mains après le déjeuner (si, ça se fait). Plus simple : arrêtons de jeter des papiers gras dans la rue. C’est garanti, des mois d’une enquête approfondie m’en a apporté la preuve : il n’y a pas de petits lutins qui ramassent les trucs gras un fois la nuit tombée. Ou bien les trucs gras ne sont pas volatiles. Ce se saurait et les vendeurs de régime seraient pauvres.

Bref.

Tout ça pour dire que récemment j’ai fait la queue au marché à côté d’une mamie qui aurait dû se préoccuper du plus chouette cadeau à faire à ses petits-enfants. Elle avait tout : le chapeau, les lunettes, les gants confortables, le caddie avec des fleurs qui dépassaient. La mamie idéale.
J’ai commencé à rêver de sapins odorants pas en plastique, de brioches maisons, de gros type habillé en rouge sortant de la cheminée, de chants à la gloire de la douceur, de danses légères sur des parquets glissants, avec aux pieds des Louboutins à 1500€ la paire, au cou un collier de diamants et au bras un prince charmant… J’allais presque pleurer des larmes de joie enfantine à l’évocation de marrons glacés…  Mais le rêve a pris fin dès que la vendeuse de fruits a proposé des clémentines.
Sa question « j’en mets combien » a transformé super-mamie en infra-mamie. Elle a dit « je sais pas, ils sont chiants ». Comme, pas sûre d’avoir compris, je lui jetais un (discret mais interloqué) coup d’œil, elle a continué «C’est vrai, ils font ce qu’ils veulent, on ne sait jamais ce qu’ils vont manger ». Ah oui, c’est bien ce que j’avais compris, elle parlait de ses petits-enfants. « Avant, on pouvait prévoir, mais ceux-là… ils sont pas comme nous… ». Encouragée par les quelques autres mamies qui traînaient dans le coin, elle a poursuivi : « Ma fille, ça va encore, elle est bien élevée, mais les autres… ils sont pas comme nous ! »
C’est beau, l’amour filial. Ca tient une génération.
2014, l’année de l’amour ? Non, 2014, année de l’agriculture familiale (source sérieuse wikipédia). Ca me laisse coite.

Publié le 31 décembre 2013, dans La fée pétasse, et tagué , , , . Bookmarquez ce permalien. Poster un commentaire.

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